mercredi 6 mars 2024

Les ravages de la "ruée vers le vent"

 

Appuyé sur le rebord de la fenêtre de sa modeste maison en béton jaune pâle, Paulo Roberto contemple fièrement ses cultures de maïs et de manioc. En ce début d’été austral, de petites touffes éparses semblent enfin émerger de la terre ocre et aride du Nordeste brésilien. « C’est la plus belle chose du monde », s’émeut le paysan de 73 ans, maigre comme un clou et marqué par une longue vie de labeur sous le soleil.
L’agriculteur espérait finir ses jours tranquillement à cultiver sa parcelle située à Parazinho, petite commune rurale de l’Etat du Rio Grande do Norte (5 200 habitants), bercée par les vents venus de l’Atlantique. Mais le calme tropical s’est brutalement rompu en 2015, à la suite de l’installation par l’entreprise brésilienne Energisa d’un parc éolien dans une ferme voisine. Quinze mâts aérogénérateurs de 100 mètres dotés de pales de 49 mètres encerclent désormais les trente petites maisons du bourg où habite Paulo Roberto.
L’un d’eux est situé à seulement 150 mètres de la sienne. Un vrombissement sourd, comme un énorme ventilateur, émane de la rotation de l’engin. « Ça me rend fou ! », s’afflige le paysan, qui a perdu le sommeil et n’entend même plus ses visiteurs frapper à la porte. Parfois, lorsque les vents se calment ou soufflent trop fort, l’éolienne s’arrête de fonctionner avec un bruit d’explosion : « Je sursaute à chaque fois ! »

Photos : @franciscoproner / VU #pourlemonde

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