dimanche 17 mars 2024

Rachida Brakni la gloire de son père

 

Il y a dix ans, l’entreprise lui semblait insurmontable. Alors comédienne et chanteuse, travaillant à son premier film comme réalisatrice («De Sas en sas», sorti en 2017), @rachidabrakni l’assurait à @liberationfr, en 2014 : «Ecrire un livre ? J’en serais incapable. Trop intimidée pour ça.» Il faut dire qu’elle a longtemps entretenu un rapport boulimique, si ce n’est fétichiste, à la littérature. Plus jeune, elle rêvait de construire un jour une bibliothèque si haute qu’il lui faudrait une échelle pour atteindre ses trésors, chéris avec un soin confinant à la maniaquerie. «Si je me réfère à Séguéla et sa Rolex, je n’ai pas réussi», s’amuse-t-elle. Rachida Brakni vient en revanche de relever un sacré défi, publiant ces jours-ci son premier livre, hommage à son père, Kaddour, dont elle retrace l’histoire, elle qui n’en avait que des «esquisses».
Né en Algérie, orphelin dès l’âge de sept ans, arrivé en France à 18 ans. Vie de labeur, vie de famille. Deux filles, un fils. Rachida Brakni est l’aînée. Cette mort en plein Covid, à l’été 2020, est une «crevasse» qui lui met «les chairs à vif», et fait sauter son sentiment d’illégitimité face à l’écriture. Bien sûr, elle le fait pour lui, qui ne savait ni lire ni écrire, ainsi que pour la petite fille qu’elle était, mais pas seulement : «Je tenais absolument à ce que ce livre soit pleinement une œuvre littéraire. Parce que l’histoire de mes parents n’investissait pas encore ce champ-là. Comme si je me devais de confectionner à mon père, qui n’avait pas les mots, le plus beau des manteaux, la plus belle des broderies.» Face au café de la rue Mouffetard, à Paris, où on la rencontre, se trouve une librairie, aimant qui l’attire pour prendre la pose et invitation à la chapitrer par la littérature.

👉 L'intégralité du portrait par Virginie Ballet est à lire dans l'appli Libé


📷 @margueritebornhauser

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