Avec 7 500 habitants, la bourgade d’Ojai, à 100 km au nord de Los Angeles, ne s’attendait pas à devenir l’épicentre médiatique de la mobilisation propalestinienne en Californie. C’était sous-estimer la détermination d’un petit groupe de militants locaux, emmenés par le jardinier-paysagiste Cyrus Mayer, 29 ans, résident de la localité depuis deux ans.
Vêtu d’un keffieh et drapé dans un tissu couvert d’encre rouge, le jeune homme a fait irruption, le 13 février, dans la salle du conseil municipal, où les élus débattaient de l’intolérable prolifération des locations à court terme. « Au secours !, a-t-il hurlé. Cessez-le feu ! Cessez le feu ! » Avant de s’effondrer au sol et de s’immobiliser, comme atteint d’un coup mortel. Les membres du groupe se sont emparés du micro et ont lu les noms d’enfants palestiniens tués dans les bombardements israéliens. Une femme a diffusé sur son portable des enregistrements de cris des victimes, captés sur les réseaux sociaux. « Pourquoi personne ne fait rien ? », a-t-elle lancé.
Depuis l’automne 2023, les militants d’Ojai viennent, à chaque réunion du conseil municipal, réclamer l’examen d’une résolution de soutien à la population de Gaza. « C’est l’action la plus réaliste que nous puissions mener, explique Cyrus Mayer, interrogé par téléphone. Essayer de faire pression sur les autorités locales pour réclamer un cessez-le-feu. » Le militant, fils d’une mère juive ashkénaze et d’un père iranien, a grandi à Oakland (Californie). La pauvreté et « les brutalités policières » lui ont fait prendre « conscience des injustices » dès l’enfance, dit-il.
Photo : Des manifestants propalestiniens dans le hall de la mairie de Chicago, le 31 janvier 2024.
SCOTT OLSON / Getty Images via AFP
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