mercredi 31 mai 2023

La une de Libération du mercredi 31 mai 2023

 



Sondage : la gauche dans tous ses débats. 

C'est la une de @liberationfr ce mercredi.

👉 Un an après sa création, la Nupes s’est installée dans le paysage politique mais doit encore prouver sa crédibilité, selon notre sondage Viavoice. 

Pour la première fois, ses principaux dirigeants vont débattre ensemble ce mercredi, à l’occasion de l’Université Libé à la Sorbonne.

✏ @cocoboer

mardi 30 mai 2023

Rima Abdul Malak "estomaquée"

 

La ministre de la Culture Rima Abdul Malak s’est donc dite «estomaquée» par le discours de remerciement très politique de la réalisatrice française, Justine Triet, après la remise la palme d’or à Cannes pour son film «Anatomie d’une chute». la ministre a rappelé sur Twitter que «ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma qui permet une diversité unique au monde». Sur BFMTV, l’ancienne conseillère d’Emmanuel Macron en a remis une couche, dénonçant le discours «ingrat et injuste» de la réalisatrice : «Il y a clairement un fond idéologique d’extrême gauche, je respecte ses positions, mais elle a visiblement cet argumentaire, elle part de la réforme des retraites qu’elle conteste […] pour critiquer le système d’aides d’aujourd’hui pour dire qu’avant c’était mieux.»

On comprend – comme elle l’avait d’ailleurs fait lors de la cérémonie des molières il y a quelques semaines – que la ministre de la Culture revendique le bilan d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements en la matière : défense de «l’exception culturelle» dans les négociations européennes, «aides déployées pendant la crise», budget de la Culture en hausse… Face à un discours politique – celui de Justine Triet – Rima Abdul-Malak fait de la politique, et c’est bien normal. C’est son rôle, le jeu de notre démocratie et de la liberté d’expression. Tant mieux.

En revanche, là où il y a matière à être «estomaqué» pour reprendre les mots de la ministre, c’est lorsqu’on lit ou entend les menaces, à peine voilées, de plusieurs responsables de la majorité de chantage à la subvention.

👉 L'intégralité du billet de Lilian Alemagna est à lire dans l'appli Libé

✏ @cocoboer

Enseignants absents 15 millions d'heures perdues

 

Le chiffre, jamais avancé jusqu’alors, a frappé les esprits. « L’organisation du système scolaire amène aujourd’hui la perte d’environ 15 millions d’heures d’enseignement par l’incapacité du système à remplacer les professeurs absents », écrivait le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, dans une tribune au Monde fin décembre 2022. Un total répété à de multiples reprises depuis, à chaque fois que l’exécutif, par la voix du locataire de la Rue de Grenelle, de la première ministre, Elisabeth Borne, ou du président de la République, Emmanuel Macron, martèle l’une de ses ambitions « prioritaires » : assurer systématiquement les remplacements des enseignants absents à partir de la rentrée 2023.

Les 15,4 millions d’heures non assurées en 2020-2021 représentent environ 8,8 % des 175 millions qui sont dispensées chaque année dans le second degré. « Plus de la moitié des heures, environ 8,5 millions, sont dues à des raisons individuelles, notamment les arrêts maladies, congé maternité et autres… », détaille le ministère. S’y ajoutent environ 1,5 million d’heures non remplacées découlant de « formations continues qui se déroulent en partie sur le temps de service des enseignants ».

Le tiers restant résulte de « l’indisponibilité des locaux ou des enseignants ». Autrement dit, d’heures non assurées car les établissements et les enseignants sont mobilisés par leur hiérarchie pour l’organisation des examens, ou parce que le collège ou le lycée est fermé pour raison de sécurité, et qu’il est donc impossible de remplacer.

Photo : Le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, dans son bureau, à Paris, le 23 mai 2023. JOEL SAGET / AFP

Des drones s'abattent sur Moscou

 

La Russie a affirmé mardi avoir abattu huit drones ukrainiens qui visaient Moscou et sa région, une rare attaque qui intervient alors que la capitale ukrainienne Kiev a été soumise à une troisième vague de frappes en 24 heures.
Le ministère russe de la Défense a dénoncé une "attaque terroriste" de Kiev et affirmé avoir neutralisé l'ensemble des huit drones impliqués avec des batteries de défense antiaérienne et des moyens de guerre électronique.
Le maire de la capitale russe, Sergueï Sobianine, a annoncé que deux personnes avaient été légèrement blessées dans cette attaque qui s'est produite à l'aube et a aussi provoqué des "dégâts mineurs sur plusieurs bâtiments".
"Tous les services d'urgence de la ville sont sur place (...) 

Personne n'a été grièvement blessé jusqu'à présent", a-t-il affirmé sur sa chaîne Telegram.

Cet assaut contre Moscou intervient alors que les attaques se sont multipliées ces dernières semaines sur le sol russe, avec notamment une spectaculaire incursion la semaine dernière dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine. Kiev n'a revendiqué aucune de ces attaques.
Peu avant l'annonce de l'assaut de drones sur Moscou, l'Ukraine avait rapporté la mort d'une personne dans une nouvelle vague d'"attaque massive" visant dans la nuit Kiev, pour la troisième fois en 24 heures.
"De 23H30 à 04H30 (20H30 à 01H30 GMT, ndlr), les troupes d'occupation russes ont attaqué l'Ukraine" avec 31 drones de fabrication iranienne Shahed-136/131 dont 29 ont été abattus, "presque tous près de la capitale et dans le ciel de Kiev", a affirmé l'armée de l'air ukrainienne sur Telegram.

"Une personne est morte, une vieille dame a été hospitalisée, deux victimes ont été soignées sur place", a précisé le maire de Kiev, Vitali Klitschko.
Lundi, des missiles russes se sont abattus en plein jour sur Kiev, semant la panique dans les rues, après une nouvelle nuit de bombardements. De nombreux habitants se sont réfugiés dans des abris souterrains, notamment dans le métro

 #AFP

Plus de 73,000 détenus en France

 





Le nombre de détenus a atteint un nouveau record historique au 1er mai, avec 73.162 personnes incarcérées dans les prisons françaises, selon les données officielles du ministère de la Justice consultées mardi par l'AFP.

La barre des 73.000 détenus avait été franchie le 1er avril. C'est le quatrième mois consécutif que le nombre de personnes incarcérées est en hausse.

La surpopulation carcérale chronique, qui continue de s'aggraver, avait valu à la France d'être condamnée en janvier 2020 par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) #AFP

📷
@anne.christine.poujoulat
@thibaudmoritz

lundi 29 mai 2023

Artem et Eva Elfie

 

Le portrait mardi dans Libération : Artem et Eva Elfie. Le jeune couple russe tente de préserver sa relation tout en se construisant avec succès une carrière dans le X. 

Extrait :

Les deux jeunes Russes aux pseudos inspirés de récits d’héroic fantasy sont en couple depuis six ans et acteurs pornos. Pour un documentaire diffusé sur Arte, le réalisateur Evgeniy Milykh a suivi pendant de longs mois les deux loustics. A Omsk, avec leurs amis, pour leurs premiers pas en ligne à Moscou, les tournages à Prague, les récompenses à Los Angeles, et même le mariage à Las Vegas, en pleine pandémie, dans une chapelle rustique en bordure d’une nationale bruyante. Le film est une plongée crue, sincère et fascinante dans une intimité bouleversée par le travail sexuel.

A la fin du doc, on se demande s’ils vont rester ensemble, si Artem ne va pas craquer et Eva continuer de voler vers le succès. Il est toujours là, mais dans l’ombre. Il tient la caméra, répond aux mails, organise la vie numérique de son épouse qui apparaît bien plus souvent en compagnie dénudée d’autres femmes qu’avec lui. Sérieux et réfléchis, ils savent que son image et son corps à elle de blonde enfantine à forte poitrine sont plus vendeurs que le sien. Eva Elfie est bien plus habile aussi pour faire croire : au plaisir, au désir, à la joie, tout ce qui est essentiel à la machine à fantasmes.

Le portrait complet de @theevaelfie et Artem, par Quentin Girard, est sur le site de Libération et dans le journal de mardi.

📷 @penitentsinner

Pap Ndiaye et le chantier de l'éducation nationale

 


Mixité sociale à l’école, rémunération des enseignants : depuis son arrivée il y a un an, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a tenté de mettre en branle deux chantiers d’importance. Critiqué par les syndicats et isolé au sein du gouvernement, il justifie auprès de «Libération» sa politique des «petits pas». Extrait :

Q : Etes-vous satisfait de votre plan mixité sociale à l’école ?

R : J’en suis satisfait puisque c’est le plan que nous avons élaboré depuis septembre et qu’il n’a pas bougé dans ses grandes lignes depuis plusieurs mois. Hormis les efforts de Najat Vallaud-Belkacem, je suis le premier ministre de l’Education à mettre ce sujet sur la table et à présenter un plan d’envergure à dimension nationale qui inclut l’enseignement privé. Personne ne l’a fait avant. Je l’ai mis à l’agenda public.

Q : Pourtant, vous l’avez annoncé en catimini.

R : On devait l’annoncer le 11 mai mais le président de la République avait un déplacement ce jour-là. Il nous a donc été demandé, comme cela arrive parfois, de décaler nos annonces.

Q : La notion de «petits pas» revient souvent dans vos propos. Vous vous contentez de peu ?

R : On peut rester au bord de la rivière, regarder le courant, et dire : «Vivement la révolution et les grands soirs !» Eh bien, moi, je ne suis pas un homme des grands soirs mais des avancées concrètes et pragmatiques. Plutôt que de ne rien faire, je préfère engager un mouvement qui sera prolongé dans le futur.

L'interview complète de Pap Ndiaye par Jean-Baptiste Daoulas et Cécile Bourgneuf est à lire sur le site de Libération et dans notre édition qui paraîtra mardi.

📷 @albertfacelly

Il y'a 70 ans la première ascension de l'Everest

 

C'était il y a 70 ans : le 29 mai 1953, Edmund Hillary et Tenzing Norgay gravissaient l’inatteignable, l’Everest. 
L’expédition britannique à laquelle le Néo-Zélandais et le Népalais appartenaient a changé à tout jamais l’alpinisme mondial en même temps qu’elle a fait entrer leurs noms dans l’histoire. 
Chaque année, désormais, ce sont des centaines d’alpinistes qui se lancent à la conquête du plus haut sommet de la planète (8 849 mètres), un phénomène aujourd’hui critiqué par certains en raison des menaces environnementales qu’il fait peser sur le toit du monde.

La nouvelle n’a été annoncée dans les journaux que le 2 juin, jour du couronnement de la reine Elizabeth II. 
Pour cela, il leur fallut descendre à pied de la montagne jusqu’à une station télégraphique située dans la ville de Namche Bazar, et transmettre ainsi la nouvelle à l’ambassade britannique à Katmandou. Vendredi, des statues en or à leur effigie ont été dévoilées pour marquer le début des célébrations.

Depuis cette première ascension, plus de 6 000 alpinistes ont atteint le sommet de l’Everest selon l’Himalayan Database, base de données qui recense toutes les ascensions réalisées dans l’Himalaya. L’ascension de l’Everest, devenue un produit phare des agences organisatrices d’expéditions, rapporte des revenus au gouvernement qui impose aux alpinistes étrangers un permis d’ascension coûtant 11 000 dollars.


📷 George Lowe / Royal Geographical Society / Getty Images


Recep Tayyip Erdogan réélu

 

Après avoir défié toutes les prédictions sur sa possible fin de règne, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a été réélu dimanche 28 mai pour un troisième mandat de cinq ans, au cours duquel il devrait jouir de pouvoirs pratiquement illimités. A 69 ans, il reste, de très loin, l’homme politique le plus populaire du pays depuis Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie moderne, qu’il a dépassé en termes de prérogatives et de longévité à la tête de l’Etat. Adulée par ses partisans qui le voient comme un père, honni par ses détracteurs qui s’insurgent de le voir cultiver une stature de sultan, la personnalité dominante de la scène politique turque ne laisse personne indifférent.

Reconduit au second tour de la présidentielle avec 52 % des voix, il a jusqu’en 2028 pour redessiner le pays à sa guise, édifier la deuxième république, qu’il imagine plus religieuse, plus autocratique, davantage tournée vers le Golfe, la Russie et la Chine que la première, née il y a cent ans sur les décombres de l’empire ottoman.

Après vingt ans d’exercice du pouvoir, rien ne semble pouvoir entamer son charisme, ni son autoritarisme forcené (200 000 enquêtes judiciaires sont ouvertes pour insulte au président) ni l’inflation (44 % en moyenne annuelle) qui touche de plein fouet la population, à peine remise du séisme dévastateur du 6 février, lequel a été aggravé par la réaction jugée trop lente du gouvernement qu’il dirige. Paradoxalement, les masses conservatrices et pieuses de Turquie – « mon peuple » comme il dit –, ne lui en ont pas tenu rigueur.

Photo : Recep Tayyip Erdogan salue ses partisans au palais présidentiel, à Ankara, le 28 mai 2023. Ali Unal / AP

Un patient sur dix-huit présente une infection nosocomiale

 

Quel est le risque d’attraper une maladie à l’hôpital ? 

En mai-juin 2022, un patient hospitalisé sur dix-huit présentait au moins une infection nosocomiale, c’est-à-dire contractée au cours d’un séjour dans un établissement de santé, qu’elle soit directement liée aux soins ou survienne simplement durant l’hospitalisation. C’est le résultat d’une enquête opérée tous les cinq ans par Santé publique France (SPF) dans le cadre du Réseau de prévention des infections associées aux soins, et rendue publique vendredi 26 mai.

La part de patients concernés par ces maladies de l’hôpital est en hausse par rapport à 2017 (+ 14,7 %), avec une prévalence de patients infectés de 5,71 %. En cause, sans grande surprise, le virus responsable du Covid-19, le SARS-CoV-2, qui représente la moitié de cette augmentation. Si l’on exclut les cas de Covid-19 attrapé lors d’une hospitalisation, la hausse est en effet d’un peu moins de 5 %, une variation que les auteurs du rapport estiment non significative.

Il n’en reste pas moins que la part d’infections nosocomiales stagne plus ou moins depuis 2012, alors que les enquêtes antérieures avaient montré une baisse régulière entre 2001 et 2012 (− 11 % de 2001 à 2006 et − 11 % de 2006 à 2012). Des tendances à interpréter avec précaution.

Photo : Des infirmières au chevet d’une patiente souffrant du Covid-19 à l’hôpital de la Timone à Marseille, le 31 décembre 2021. Le recours à des dispositifs invasifs, comme l’assistance respiratoire, augmente le risque de survenue d’une maladie nosocomiale.Daniel Cole / AP

La une de Libération du mardi 30 mai 2023

 
Enquête sur Pap Ndiaye : le mystère de l'éducation. 

C'est la une de Libération mardi.

Très discret depuis son arrivée il y a un an à l’Education nationale, contraint par Emmanuel Macron d’en rabattre sur son plan sur la mixité sociale, le ministre s’explique dans Libé.

dimanche 28 mai 2023

Bali étouffe sous les ordures

 

A une vingtaine de minutes de l’aéroport de Bali, le village de Pedungan ne figure dans aucun guide touristique ni sur aucun compte Instagram. Sur la route, une colline se profile au loin. S’il est difficile d’en distinguer le relief, l’odeur pestilentielle qui se dégage laisse peu de place au doute. Bienvenue à la décharge de Suwung, la plus grande de Bali, étalée sur plus de 30 hectares où sont déversées chaque jour 1 500 tonnes de déchets. Au milieu des vaches broutant plus de détritus que d’herbe, une cinquantaine de chiffonniers viennent ici chercher de quoi gagner une poignée de roupies indonésiennes. Mais Suwung, ainsi que les neuf autres décharges publiques de l’île, débordent et les dépotoirs illégaux dans les champs, en contrebas des villages, se multiplient.

Lire le reportage en entier sur l'appli Libé

📸 Putu sayoga/Redux.REA
✍️ Marion Zipfel, correspondante en Indonésie

samedi 27 mai 2023

Le palmarès de la 76ème édition du festival de Cannes

 




érifié

Le Festival de Cannes a décerné samedi sa Palme d'or à la Française Justine Triet pour "Anatomie d'une chute", récompensant pour la troisième fois seulement de son histoire une réalisatrice.
La cinéaste de 44 ans succède à Jane Campion ("La leçon de piano", 1993) et Julia Ducournau ("Titane", 2021), confirmant le lent mouvement vers l'égalité dans une industrie du cinéma historiquement dominée par les hommes.
En recevant son prix, la cinéaste a vivement dénoncé la façon dont le gouvernement français a "nié de façon choquante" le mouvement contre la réforme des retraites.
Justine Triet accède au sommet du cinéma après quatre films, dont "Sibyl", déjà sélectionné à Cannes et autant de portraits de femmes.


Le jury, présidé par Ruben Östlund et où siégeait également Julia Ducournau, a choisi un film qui raconte le procès d'une veuve (Sandra Hüller) accusée aux assises d'avoir tué son mari. L'occasion de disséquer les dynamiques de pouvoir au sein d'un couple d'artistes aisés et d'exposer les préjugés sociaux auxquels se heurtent les femmes indépendantes.
Le jury a également envoyé un message contemporain sur l'effroyable banalité du mal, en donnant le Grand prix à Jonathan Glazer pour "The Zone of Interest", sur la vie quotidienne du commandant nazi d'Auschwitz, une oeuvre radicale.


Le prix de la mise en scène est allé à Tran Anh Hùng pour "La passion de Dodin Bouffant", film d'époque sur la gastronomie française avec Benoît Magimel, et celui du jury à Aki Kaurismäki pour "Les feuilles mortes".
L'actrice turque Merve Dizdar a dédié son prix d'interprétation dans "Les herbes sèches" de Nuri Bilge Ceylan "à toutes les femmes qui mènent une lutte pour surmonter les difficultés existantes dans ce monde".
Le prix d'interprétation masculine est allé à Koji Yakusho pour son rôle de nettoyeur de toilettes publiques à Tokyo dans "Perfect Days", film onirique de Wim Wenders.
#AFP

📷 Valery Hache (1, 2 et 4)
📷Christophe Simon (3 et 5)
✍️ Francois Becker

Les affaires effacent-elles l'intérêt du cinéma à Cannes ?




Cannes s’est construit sur les violences du monde à l’écran et les paillettes en dehors, quelques films glamour et beaucoup d’autres radicaux. 
Si le cocktail des contraires reste gagnant, cette édition, qui s’achève samedi 27 mai, contient un arôme inédit. 
Les questions de société ne figurent plus seulement dans les œuvres, elles bousculent le Festival lui-même, si habitué à vivre dans sa bulle. Cet émoi existentiel fait écho aux mots de Jean-Luc Godard durant le Cannes de mai 1968 :
 « Je vous parle de solidarité avec les ouvriers et les étudiants et vous me parlez travellings et gros plans. Vous êtes des cons ! »

Depuis dix jours, on débat beaucoup à Cannes des agressions contre les femmes dans le cinéma, d’une planète devenue poubelle, des richesses mal partagées. Sans oublier les réseaux sociaux friands de polémiques. 
Ce climat, qui fait de Cannes autant un théâtre des accusations qu’un accusé, infuse partout, au point que les acteurs et actrices, cinéastes ou producteurs présents se doivent d’en parler, quitte à reléguer les films et les esthétiques en second rideau.

La projection en ouverture de Jeanne du Barry, de Maïwenn, a donné le ton. Il fut moins question de la forme du film, ou des audaces de la courtisane, que de Johnny Depp. 
Pas de l’acteur en Louis XV mais d’un homme sorti essoré d’un procès en diffamation qu’il intenta à son ex-épouse Amber Heard, les membres du couple s’accusant mutuellement de violences conjugales. A travers textes, tribunes, affiches et l’on en passe, ce film parasita le début du Festival sur un thème qui traduit la subtilité des échanges : Cannes serait un festival de violeurs.

Photo : Une couverture de magazine dans un sac devant le Palais des Festivals à Cannes le 24 mai 2023. Daniel Cole / AP

Elon Musk le PDG qui rêvait d'être drôle

 

Pour Elon Musk, l’humour est quelque chose d’incroyablement sérieux et la satire quasiment « un bien public », expliquaient il y a quelques années les cofondateurs de Thud. 

Et dans son esprit, ce « bien public » est sous la menace de ce qu’il appelle le « virus woke », qui aurait transformé la plupart des émissions et spectacles comiques en « leçons de morale qui vous expliquent pourquoi vous êtes de mauvais êtres humains, au lieu d’être de la comédie », expliquait-il en 2021 lors d’un long entretien avec les dirigeants de The Babylon Bee.

Un argumentaire classique des conservateurs américains, dont Elon Musk, qui s’est toujours défini comme centriste ou libertarien, s’est très fortement rapproché ces dernières années. Et qui est aussi, dans son cas, passablement hypocrite : s’il brocarde volontiers The Onion parce qu’il ne se moque « jamais de la gauche », Elon Musk réserve à cette dernière l’intégralité de ses piques – notamment à la députée démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, qui le lui rend bien.

Les choses qui le font rire sont nombreuses, et parfois déroutantes. Il apprécie l’humour anglais, le théâtre de Samuel Beckett ou les films Lego. Et surtout les mèmes, qu’il « like », retweete, et poste très régulièrement sur Twitter, souvent en les « empruntant » à leurs auteurs sans les créditer.

Illustration : Quentin Faucompré

Josh O’Connor

 

Au moment où on écrit ces lignes, l’équipe de la Chimère monte les marches sur une envolée de violons poussée par la voix douce de Battiato. 

Gli Uccelli, tube du poète pop italien sorti en 1981, est l’une des innombrables bonnes idées qui traversent le nouveau film d’Alice Rohrwacher. Josh O’Connor en est une autre, et de taille. Rencontre in extremis avec l’acteur principal, spontanéité totale, huit minutes pour faire connaissance dans un genre de box à deux pas de la piscine enchanteresse du Majestic ; «Okay ! Let’s go ! Let’s do it !» s’amuse-t-il en tapant dans ses mains comme un coach sportif. A des lieues de son rôle bien mis et bien né dans la série The Crown où il interprète le prince Charles, Arthur, son personnage dans la Chimère, sent mauvais. La spécialité de ce pauvre hère taiseux qui vit dans un taudis de tôle quelque part en Toscane : repérer des sépultures étrusques grâce à son don de sourcier et revendre, avec l’aide d’une bande de filous patentés, les trouvailles au marché noir.

La rencontre avec Alice Rohrwacher a été une évidence. «C’est mon frère qui m’a appelé un jour et m’a dit : «Tu dois voir Heureux comme Lazzaro [son troisième long métrage, ndlr].» Je l’ai aimé follement. Dans la foulée, le même jour, j’ai regardé Corpo Celeste et les Merveilles. Puis je lui ai écrit une lettre, pour lui dire : «J’adore ton travail.» Elle m’a dit qu’elle préparait un film mais que le rôle était prévu pour quelqu’un de plus vieux que moi. Je lui ai dit que ce n’était pas grave, que je voulais juste devenir son ami. 

Deux mois plus tard, elle m’a annoncé qu’elle avait réécrit le rôle pour moi.»

Le portrait complet de @joshographee par @miraclecacao vous attend dans le cahier Cannes, avec Libération ce week-end.

📷 @martincolombet

Amélie Mauresmo

 

Amélie Mauresmo, l’ex-star du tennis français, et figure LGBT à ses dépens, tient les rênes de Roland-Garros.

«Ma carrière de joueuse ? J’ai l’impression que c’était il y a 1 000 ans. C’était une autre vie.» @amemauresmo79
La femme sous nos yeux a-t-elle des failles ? Celle qui vient, ce matin-là, en bonne marathonienne, d’avaler 28 bornes à un rythme de croisière de 12,44 km/h, puis d’arriver à notre rendez-vous en petites foulées, les cheveux encore humides. Celle qui, plus jeune, a pris des airs de Vénus dorée de la raquette et de machine à exploits ailée. Comprendre : elle fut la première tenniswoman française à devenir numéro 1 mondiale pendant trente-neuf semaines, la seconde (après Mary Pierce) à remporter deux titres du Grand Chelem (l’Open d’Australie et Wimbledon), la première femme à devenir capitaine de l’équipe testostéronée de Coupe Davis, puis coach d’un membre du «Big Four» (Andy Murray). Respiration. La première femme nommée, en décembre 2021, à la tête de Roland-Garros. Et l’une des premières labellisées Femmes puissantes par Léa Salamé. Amélie Mauresmo a-t-elle des failles ?

Lire le portrait en entier sur Liberation.fr

📸 Markel Redondo
✍️ Stella Ladouche

Manu Payet au théâtre de la Madeleine avec Emmanuel 2

  « Au fond, je suis fait pour raconter des histoires. » Alors il raconte,  @manupayet Avec précision et générosité. Son enfance à La Réunio...