Une journée noire pour la protection de l’environnement au Brésil : c’est sans doute ainsi que restera gravé dans les mémoires ce mardi 30 mai, après l’adoption par la Chambre des députés d’un texte menaçant la nature et les peuples indigènes. Une séquence d’autant plus affligeante qu’elle intervient non pas durant le mandat d’extrême droite de Jair Bolsonaro, mais durant celui du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, défenseur autoproclamé du climat.
Présenté en début de soirée, le projet de loi PL490, dit du marco temporal, soit « repère temporel », a été adopté à une très large majorité (283 voix contre 155), mais dans une ambiance électrique.
Toute la journée, les défenseurs de l’environnement auront fait leur possible pour empêcher l’adoption du texte. Au petit matin, une centaine d’indigènes du peuple guarani bloquaient une autoroute près de Sao Paulo avant d’être brutalement dispersés par la police à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, tandis que plusieurs rassemblements avaient lieu dans le reste pays. En séance, les élus de gauche ont haussé le ton et brandi des exemplaires de la Constitution pour convaincre leurs collègues.
En vain.
Portée par l’agronégoce, la PL490 est considérée par beaucoup comme une attaque sans précédent contre les peuples autochtones depuis le retour de la démocratie. Elle stipule que l’homologation de nouvelles réserves ne sera désormais possible que sur des étendues peuplées par les indigènes au moment même de l’adoption de la Constitution, en 1988.
Photo : Lors d’une manifestation contre le projet de loi « marco temporal », devant le Congrès national, à Brasilia, le 30 mai 2023. SERGIO LIMA / AFP
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