dimanche 16 juin 2024

Inquiétudes en vue des Législatives anticipées

 

La jeunesse emmerde-t-elle toujours le Front national ? C’est en tout cas ce que voulaient croire les lycéens et étudiants croisés dans le cortège de la manifestation contre l’extrême droite, qui a réuni hier à Paris 75 000 personnes selon la police, 250 000 selon la CGT.
Pour Hania Hamidi, secrétaire générale du syndicat étudiant Unef, «la jeunesse aujourd’hui n’est pas fasciste». Depuis dimanche, «les étudiants se mobilisent et descendent tous les soirs dans la rue partout en France». Avisant les pancartes «Moi j’emmerde toujours le Front national et vous devriez faire pareil» portées par un groupe de jeunes filles, une sexagénaire s’adresse, admirative, à son amie : «Elles sont bien, hein, ces petites jeunes !»
Drapeau LGBT+ noué autour du cou, Lucie, 23 ans, milite depuis un peu moins d’un an avec l’association féministe Nous Toutes. «Si le RN gouverne, qu’est-ce qu’il va se passer pour les personnes racisées, les migrants, les personnes trans ? Ça fait un peu peur. Il y a aussi un péril pour tous les militants et militantes qui se mobilisent pour le droit des minorités.» Cette employée d’une banque de développement fait le même constat pour les combats féministes : «Ça va être la merde pour une bonne partie de la population.»
Juste à côté, le speaker du cortège de l’association SOS Racisme fait chanter le slogan antifasciste italien : «Siamo tutti antifascisti.» «C’est pas les immigrés, c’est pas les femmes voilées, c’est le racisme qui ruine la société», crie, comme en écho, un manifestant de l’imposant cortège LGBT+, au mégaphone. Camille, 27 ans, personne non binaire, dit sa crainte. «On a tous très peur que si le RN passe nos droits soient amoindris, explique-t-iel. On se demande si on va encore pouvoir avoir accès aux transitions et au changement de prénom.» Camille, data-analyste dans une start-up, a alerté cette semaine ses collègues sur ce danger : «Pour les personnes trans, LGBT ou les personnes racisées, ce sera un vote de survie les 30 juin et 7 juillet.»

Extrait du reportage de Emma Donada, Kim Hullot-Guiot et Ismaël Halissat à lire sur le site de Libération

📷 Denis Allard

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