mercredi 12 juin 2024

Dernier hommage à Françoise Hardy

 

Chanteuse française et icône de la culture pop, Françoise Hardy fut, cinq décennies durant, une présence constante. Elle resta le symbole d’une jeunesse évanescente, même quand elle apparaissait terriblement amaigrie, les traits creusés par un long combat contre la maladie, à la frontière du courage et de la phobie hypocondriaque. Depuis ses débuts en idole yéyé, elle avait tenu la chronique du temps qui passe, du risque qu’il y a à vivre et de la permanence. Sa voix, insaisissable, aérienne, disait sa mélancolie, son attachement à la « bile noire », l’une des quatre humeurs définies par les médecins d’autrefois, celle qui poussait à la tristesse. « Je n’aime rien tant que la blessure protégée par le mur de ses apparences », avait écrit Hardy, parolière d’exception dans Clair-obscur (2000).
La dame aux cheveux blancs, que son ami et ancien amoureux Jean-Marie Périer avait photographiée en veste et chemisier blanc pour un livre hommage publié en 2011, était, remarquait-il alors, la même créature mince et gracile que celle qu’il avait rencontrée pour la première fois à Paris, en 1962, « chez elle, rue d’Aumale. C’est sa mère qui ouvrit la porte. Derrière, il y avait cette apparition qui ne me quitta plus ». Rien depuis ne fit s’épaissir la longiligne adolescente de Tous les garçons et les filles, élevée à Paris par une mère restée célibataire. Atteinte d’un lymphome, puis d’un cancer du larynx, sujette aux chutes et aux fractures à répétition depuis plusieurs années, Françoise Hardy a quitté la scène mardi 11 juin, a annoncé sur les réseaux sociaux son fils Thomas Dutronc d’un simple « maman est partie ». La chanteuse était âgée de 80 ans.

Photo : Françoise Hardy en mai 1964. JEAN-MARIE PERIER / PHOTO12

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour votre passage

Affrontements au Pakistan

  Quatre paramilitaires ont été tués mardi au Pakistan dans des heurts entre les forces de sécurité déployées en masse à Islamabad et des mi...