samedi 22 juin 2024

"Vous imaginez manger tous les jours devant une scène de viol ?"

 

Des médecins habillés en moines entourent une femme allongée, entièrement nue. A ses côtés, d’autres femmes, également dénudées, parfois perchées sur des talons hauts. Accrochée au mur du réfectoire des internes de l’hôpital Purpan, à Toulouse, cette peinture déclenche, en 2018, en plein mouvement #metoo, une vague d’indignation autour des fresques pornographiques, ces dessins présents sur les murs de nombreuses salles de repos d’internes en médecine.
Une dizaine d’internes, des femmes essentiellement, recouvrent la fresque d’un drap blanc, sur lequel on peut lire : « Ceci est du harcèlement sexuel. Qu’en pensez-vous ? » Une lettre ouverte est envoyée à la direction générale de l’hôpital, et réclame le retrait du tableau. Très vite, les auteurs de l’opération antifresque font l’objet de critiques virulentes. « De nombreux internes nous ont reproché de ne rien comprendre à l’humour carabin », retrace Julie Ferrua, infirmière et codéléguée générale de l’union syndicale Solidaires, qui a épaulé le collectif antifresque.
« Les employés de ménage tout comme les personnes livrant les repas dans les internats sont exposés à la fresque, pas uniquement les internes. La direction a fini par ordonner son retrait, mais de nouvelles scènes pornographiques ont fait leur apparition en 2021. Encore une fois, des internes nous ont alertés. L’hôpital a été plus réactif cette fois-ci », retrace Mme Ferrua.

Photo : La fresque du réfectoire des internes de l'hôpital Purpan à Toulouse, en 2018. 
Collectif Jeudi onze

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