Soixante-dix ans après l'appel de l'Abbé Pierre, Emmaüs organise jeudi une marche commémorative à Paris et appelle à une "indignation collective" face au nombre croissant de personnes à la rue, en particulier des enfants.
"Nos combats continuent, nous sommes toujours sur le front, les choses ont bougé mais c'est loin d'être suffisant par rapport à ce qu'une société comme la nôtre devrait pouvoir faire", estime auprès de l'AFP Antoine Sueur, président d'Emmaüs France.
Le 1er février 1954, l'Abbé Pierre lançait un vibrant appel sur les ondes de Radio Luxembourg: "Mes amis, au secours. Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol".
"Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain: cinq mille couvertures, trois cents grandes tentes américaines, deux cents poêles catalytiques", déclarait-il, déclenchant un immense mouvement de générosité poussant le gouvernement d'alors à agir.
Soixante-dix ans après, jour pour jour, la marche organisée par Emmaüs partira symboliquement à 18H00 de la place Sainte-Geneviève, dans le Ve arrondissement, où le premier "centre de dépannage" pour les sans-abri a été créé à l'hiver 1954.
Elle rejoindra ensuite le boulevard Sébastopol, où est décédée la femme évoquée par l'Abbé Pierre dans son appel, pour s'achever à l'Académie du climat devant laquelle sera organisée une soupe populaire.
"Le message de l'Abbé Pierre a une forte résonance actuelle, il y a malheureusement toujours des gens qui meurent dans la rue", souligne Antoine Sueur, déplorant que les "choses soient de moins en moins partagées" et pointant des "inégalités qui se creusent de plus en plus."
Selon les derniers chiffres de la fondation Abbé Pierre, environ 330.000 personnes sont sans-abri en France, deux fois plus qu'en 2012.
Le nombre d'enfants à la rue a, lui, atteint un record en novembre 2023, avec 2.822 enfants, dont 686 âgés de moins de trois ans #AFP
📷AFP INTERCONTINENTALE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre passage