jeudi 8 février 2024

Quentin Dupieux mais ses dadas dans son "Daaaaaali"

 

Délirant autour de la figure du peintre surréaliste, bringuebalée dans une interprétation à cinq têtes, le dernier long du cinéaste subvertit la temporalité par une esthétique du ressassement.
Pourquoi Dalí, pourquoi le recours à un personnage historique dans un univers qui a toujours absenté tout ce qui n’était pas le fruit de l’imagination du cinéaste ? Le peintre catalan, avec ses montres molles, ses aberrations visuelles et son sens des formules absurdes semble à la fois relever de l’évidence et être beaucoup trop intelligent pour ce cinéma-là. Que faire d’un génie mégalo dont l’univers a été tellement dilué dans la culture pop qu’il en a perdu toute force évocatrice ? Diffracté par une interprétation à cinq têtes (Edouard Baer, Gilles Lellouche, Pio Marmaï, Jonathan Cohen et, pour le Dalí vieux, Didier Flamand), Daaaaaalí ! est imprégné d’une ambiance «dalienne» sans ne cocher aucune case du biopic. Au lieu de regarder le peintre évoluer, travailler, s’accomplir, Dupieux va le filmer en train de faire du sur-place, un acteur se substituant à un autre pour rejouer en permanence le même refrain, un dîner qui n’en finit pas, des rêves emboîtés, une interview impossible, et effriter sa figure au lieu de la reconstituer.

Lire la critique en entier sur l'appli Libé (lien en story)


📸 Diaphana Distributiona
✍️ Laura Tuillier

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