mardi 27 février 2024

Les jeunes sont désormais plus touchés par les pensées suicidaires

 

Crise écologique, guerres, risques sanitaires, manque de perspectives… « Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point les discours de “désespérance” et les messages fatalistes ont des conséquences, à un âge où on se construit », rapporte Charles-Edouard Notredame, psychiatre au centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille, qui coordonne la ligne d’écoute nationale 3114 de prévention du suicide.
Dans la bouche des médecins, psychiatres et pédopsychiatres, en première ligne face à la souffrance des adolescents et des jeunes adultes, un constat revient : le contexte anxiogène, s’il est loin d’expliquer à lui seul le mal-être d’une frange de la jeunesse, pèse sur les esprits. Mais c’est un enchevêtrement de facteurs qui mène certains jeunes jusqu’aux « idées noires » ou à la tentative de suicide. Des jeunes, semble-t-il, de plus en plus nombreux : c’est la tendance dessinée par le baromètre sur le sujet rendu public, le 6 février, par Santé publique France.
Cette enquête, déclarative, menée en 2021 – l’an II de la crise sanitaire liée au Covid-19 – auprès d’un échantillon de près de 30 000 personnes de 18 à 85 ans, a mis un coup de projecteur sur la détérioration de la santé mentale des 18-24 ans : les pensées suicidaires déclarées ont été multipliées par plus de deux depuis 2014 dans cette tranche d’âge, passant de 3,3 % à 7,2 %. Une évolution d’autant plus marquante que les données pour les autres classes d’âge tendent à stagner, avec une prévalence de 4,2 % pour l’ensemble des répondants.

Illustration : SÉVERIN MILLET

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