Le cinéma d’auteur français triomphe à l’international à travers l’irrésistible razzia effectuée par Justine Triet, érigée depuis sa palme d’or en ambassadrice rêvée de l’exception culturelle et de ce qu’on peut lui créditer de meilleur, collectant à peu près l’intégralité des prix possibles pour Anatomie d’une chute.
En synchronie avec ce qui apparaît comme un appel d’air frais, un renouvellement de génération et de genre, le cinéma français prend cher. Le mouvement de dénonciation des violences sexistes et sexuelles le met structurellement en cause, lui et sa sacro-sainte politique des auteurs, ses systèmes d’idolâtrie d’hier ou d’aujourd’hui, cette culture de l’irresponsabilité et de l’immunité dénoncée notamment par Judith Godrèche, en déposant plainte contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour «viol sur mineure de moins de 15 ans», ce qu’ils réfutent.
Depuis le sacre de Polanski et le claquement de fauteuil, puis de porte par une Adèle Haenel outrée en 2020, et malgré les changements apportés à une gouvernance plus démocratique et paritaire des césars, la cérémonie est vouée à s’offrir comme le spectacle d’une profession chambardée dans ses fondements d’une année sur l’autre, tenue d’incorporer ses remises en question à la valse des récompenses.
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✍️ Sandra Onana
📸 Berzane Nasser. Arnal-Nebinge. Julien Hekimian/ABACA. Getty Images
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
vendredi 23 février 2024
Césars tension çà va commencer
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