Enfants des premiers parents divorcés, premières femmes ayant grandi avec la pilule, premiers parents à accepter avec coolitude l’homosexualité de leur progéniture : jusqu’à présent, l’avant-garde progressiste, c’était eux, la génération pionnière. D’où le choc subi quand, tout à coup, la génération suivante s’est mise à les regarder, eux et leur époque, avec des yeux interrogateurs.
De leur temps, celui où Marie Laforêt chantait « Fais-moi l’amour comme à 16 ans » (en 1973), celui où le mariage en 1962 de Caroline Eliacheff (15 ans) avec Robert Hossein (34 ans) n’empêchait pas la mère de celle-ci, Françoise Giroud, d’entrer quelques années plus tard, en 1974, dans un gouvernement comme secrétaire d’Etat chargée de la condition féminine, « se faire émanciper » était hautement tendance. Comment l’expliquer aujourd’hui à leurs rejetons, ou comment reconnaître qu’à leur époque, beaucoup de filles de 14 ans rêvaient d’être « repérées » par des réalisateurs et des photographes – c’était le mot employé par les magazines pour brosser le portrait de très jeunes actrices ?
Ils veulent bien admettre les errements de leurs années de jeunesse (« Je ne sais pas comment on a pu laisser passer ça… »), et tentent de « remettre du contexte » pour ne pas s’accabler totalement. Ils sont les paumés de l’ère Depardieu, coincés entre cette génération fière de s’être battue pour coucher quand elle voulait et celle qui s’est battue pour ne pas coucher quand elle ne le voulait pas. Pile entre une époque, celle des seventies, antiliberticide, et une autre, abonnée aux pétitions et aux appels au boycott.
Photo : Le photographe et réalisateur britannique David Hamilton pose le 19 novembre 1983 devant l'affiche de son film érotique "Premiers Désirs" lors d'une vente de ses photos à la maison de ventes Drouot à Paris. Hamilton est connu pour ses images nues de jeunes adolescentes. Pierre VERDY / AFP
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
mercredi 21 février 2024
"Dire que j'allais voir les films de Judith godrèche sans me poser de questions"
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