lundi 12 février 2024

Coincés entre la guerre et un pays qui ne veut pas d'eux

 

Dans un vrombissement incessant, trois drones israéliens patrouillent dans le ciel. Les aéronefs survolent la ville de Rafah, côté palestinien, quasiment à l’aplomb de la frontière qui sépare la bande de Gaza de l’Egypte. Abderrahman Zarb, un Palestinien de 18 ans, se tient devant le grand portail surplombé du drapeau égyptien et encadré d’imposants murs de béton. La tête en l’air, il scrute le vol des « zennena », les drones, du nom du bourdonnement des abeilles en dialecte palestinien.
Il habite en Egypte, mais la majeure partie de sa famille est originaire de Gaza. Dimanche 4 février, emportant avec lui des chariots chargés de sacs de patates, de barquettes d’œufs et autres caisses d’oranges, il va pénétrer dans l’enclave palestinienne pour retrouver ses proches réfugiés dans les camps de déplacés de l’autre côté de la frontière. Il ne sait pas quand il en ressortira.
Ils sont quelques centaines de Gazaouis, s’étant trouvés en Egypte lors de la déflagration du 7 octobre 2023, à être retournés dans la bande de Gaza pour se rapprocher de leurs familles, au risque d’y rester. En sens inverse, seuls les détenteurs de passeports égyptiens ou internationaux se voient accorder le passage après un processus de validation opaque, ou bien en payant le prix fort par le biais d’un réseau d’intermédiaires interlope.

Photo : Une Palestinienne blessée évacuée de la bande de Gaza vers l’Egypte, le 3 février 2024. AFP

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