Nous ne verrons pas les hôpitaux que l’armée assiège tout près ; ni les centaines d’habitants de la ville arrêtés par l’armée et dont leurs proches sont sans nouvelles ; ni les abords du camp de réfugiés où se pressent des milliers de Palestiniens aux abois, à l’ouest de la ville. Ce 4 février, le général Dan Goldfuss guide une demi-douzaine de médias européens et américains, dont un journaliste d’une chaîne de télévision chrétienne évangélique, acquis à la cause israélienne, qui répète avec enthousiasme chaque mot de l’officier devant sa caméra : « Le général a dit… » La censure militaire a exigé de lire notre article, et n’a pas demandé de modifications. L’armée interdit depuis quatre mois à la presse de se rendre dans l’enclave sans accompagnant, où elle a tué des dizaines de confrères gazaouis.
A la tête de la 98e division, Dan Goldfuss est le dernier officier à diriger un déploiement massif de troupes, sous un intense appui aérien, tandis qu’Israël ne parle que d’une impossible trêve avec le Hamas, laquelle contraindrait l’armée à mettre fin à sa guerre, afin d’obtenir la libération de cent trente-six otages détenus à Gaza. Une seconde division se contente d’assiéger la métropole de Gaza, au nord. Elle a renvoyé la plupart de ses réservistes dans leurs foyers. Elle mène des opérations de contre-insurrection, dans ce qui est déjà, pour elle, une après-guerre, et qui ressemble furieusement à la poursuite du conflit, aux yeux des habitants affamés de la cité.
Photos : Louis Imbert / Le Monde
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
jeudi 8 février 2024
La lente progression de Tsahal dans les tunnels de Khan Younès
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