De loin, on croirait presque un pique-nique, avec des nattes étendues sur le sol et des victuailles posées sur un mur, des groupes qui discutent et même quelques enfants trottinant parmi les adultes. Mais qui viendrait se promener sur ce terre-plein poussiéreux, parsemé de blocs de béton et bordant la clôture barbelée qui sépare Israël de l’Egypte ? Dimanche 18 février, la petite centaine d’Israéliens stationnés au checkpoint de Nitsana, n’a qu’un objectif : faire obstruction au passage des camions d’aide humanitaire venant d’Egypte et destinés à Gaza. Leur action, lancée fin janvier sous le nom Tsav 9 (Tsav 8 est le code d’alerte envoyé aux réservistes de l’armée israélienne en cas de mobilisation), s’est d’abord concentrée sur le poste-frontière de Kerem Shalom, seul terminal encore ouvert entre Israël et la bande de Gaza. Devenu zone militaire, le checkpoint leur a été interdit, mais les frondeurs ont continué de se faufiler jusqu’au lieu par des chemins transversaux, ralentissant la circulation des convois plusieurs fois par semaine. Certains jours, ils ont réussi à entraver presque complètement le trafic. Mais l’accès à cet endroit stratégique étant devenu beaucoup plus difficile, les manifestants se sont rabattus sur Nitsana, plus au sud, où les chargements en provenance d’Egypte subissent des contrôles, avant de rejoindre Kerem Shalom (les camions jordaniens, eux, sont inspectés directement à la frontière avec Gaza). Ce dimanche, donc, pas un seul poids lourd en vue à Nitsana. Dès 10 heures du matin, les lourdes portes grillagées ont été fermées, sous les applaudissements d’une petite foule qui occupe tout l’espace destiné aux véhicules.
Photo : @lucasbarioulet #pourlemonde
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