lundi 2 octobre 2023

L'Arménie convaincue d'être la prochaine cible

 


L’orchestre militaire commence la marche funèbre, puis le convoi s’élance à travers le cimetière d’Erablur, sur les hauteurs d’Erevan, la capitale arménienne. Des milliers de soldats morts lors des trois guerres dans le Haut-Karabakh (1988-1994, 2016 et 2020) sont enterrés ici. Vendredi 29 septembre, le cimetière militaire s’est encore agrandi avec les funérailles de trois combattants tués lors de l’offensive éclair de l’Azerbaïdjan, dix jours plus tôt. Mais, cette fois, le deuil se double du choc lié à la chute de la république du Haut-Karabakh, dont les autorités autoproclamées ont annoncé la dissolution à partir du 1er janvier 2024.
Sonnés, les Arméniens peinent à comprendre comment cette région, qu’ils considèrent comme leur terre ancestrale, a pu leur échapper en quelques jours, provoquant l’exode, selon les chiffres arméniens, de plus de 91 000 habitants sur les 120 000 que comptait l’enclave séparatiste. 

« Je suis tellement sidéré que je n’arrive pas à analyser ce qu’il s’est passé, confie Khatchik Vardanian, un vétéran grièvement blessé lors de la guerre de 2020, venu se recueillir sur la tombe d’un ami. C’est une nouvelle page tragique de notre histoire. »
Les Arméniens s’interrogent : à qui la faute ? L’opposition incrimine le premier ministre, Nikol Pachinian, accusé d’incompétence et d’avoir sacrifié le Haut-Karabakh pour tenter de sauver l’Arménie.

Photos : Eric Grigorian #pourlemonde


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