C’est toujours une piqûre de rappel. Chaque puissant séisme à travers le monde, comme celui qui a récemment frappé le Maroc, rafraîchit la mémoire aux Japonais à propos du risque pesant sur un archipel situé sur la « ceinture de feu » du Pacifique, à la convergence de trois plaques tectoniques dont l’entrechoquement menace directement Tokyo et sa périphérie.
Un récent billet paru dans le quotidien Asahi fustige la formule employée régulièrement par les hommes politiques nippons lorsque se produit une catastrophe : « Ce qui vient de se produire était inattendu. » Du séisme de Kobé en 1995, effectivement imprévisible dans cette région, au désastre nucléaire de Fukushima en 2011, qui ne l’était pas en raison des mises en garde des sismologues sur la nécessité de construire une digue plus haute protégeant la centrale, l’« inattendu » brandi par les politiques relève de l’autojustification absolutoire, sinon de l’incompétence, poursuit le journal, qui estime que « la menace d’un désastre aux effets inimaginables pèse toujours sur Tokyo ».
Le puissant séisme marin de magnitude 9 qui se produisit en 2011 dans le Pacifique, au nord-est de la région du Tohoku, et provoqua le tsunami dévastateur (18 500 morts ou disparus) a fait voler en éclats le mythe sécuritaire d’un archipel à l’abri des désastres entretenu par les autorités. Et, aujourd’hui, s’il est une catastrophe attendue, c’est bien un tremblement de terre de grande ampleur frappant la capitale. Dans le cas de ce « Big One », il sera difficile de dire qu’il était « inattendu » : la question n’est pas s’il aura lieu, mais quand.
Photo : Une rue de Tokyo, après le tremblement de terre survenu le 1er septembre 1923.
#AP
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