« C’est une exposition compliquée, difficile à digérer. La complexité est dans les œuvres et dans l’exposition. » Ce sont les derniers mots du peintre Kehinde Wiley à la fin d’une longue conversation à propos de « Dédale du pouvoir », au Musée du quai Branly, à Paris : une suite de portraits de chefs d’Etat africains d’aujourd’hui. Complexe en effet, elle suscite la perplexité en raison du style même des œuvres, et prête à la controverse en raison de la présence de quelques dictateurs.
Elle se compose de onze tableaux de très grand format, dix hommes plus Sahle-Work Zewde, actuelle présidente de la République d’Ethiopie, seule femme de cette galerie. Elle s’y trouve en compagnie d’Alassane Ouattara, président de Côte d’Ivoire, ou d’Alpha Condé, ancien président de Guinée. Les toiles sont disposées au fil d’un dédale, conformément au titre, murs noirs et angles nombreux. Chacune dispose ainsi de son coin. On y avance dans la pénombre, d’un tableau à l’autre, tous vivement éclairés et colorés selon les habitudes de Wiley, qui pratique, depuis ses débuts, une peinture figurative détaillée et chamarrée.
L’artiste est né en 1977 à Los Angeles d’une mère afro-américaine et d’un père nigérian. Son œuvre se consacre tout entière à la représentation de femmes et d’hommes d’ascendance africaine, anonymes ou illustres, qu’il peint en reprenant les techniques et les compositions de la peinture européenne de la Renaissance au XIXe siècle, de Van Eyck ou Bellini jusqu’à Reynolds ou Ingres.
Photo 1 : Vue de l’exposition « Dédale du pouvoir », de Kehinde Wiley, au Musée du quai Branly-Jacques-Chirac, à Paris, en septembre 2023.
LÉO DELAFONTAINE / MUSÉE DU QUAI BRANLY-JACQUES CHIRAC
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