Dans la vie, Warda A., 37 ans, est mère de deux enfants et vit séparée de leur père. Elle a grandi à Djibouti, est arrivée en France à 13 ans, a arrêté tôt l’école, a travaillé un temps comme hôtesse « dans l’événementiel » avant d’ouvrir un site de revente de vêtements en ligne. Toujours très apprêtée, elle se met régulièrement en scène dans des « stories » sur son compte Instagram, pour raconter sa vie, ses recettes de cuisine et donner son avis sur « les sujets de société » à ses 9 840 followers. Mercredi 22 novembre, Warda A. a fait salle comble à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, devant laquelle elle comparaissait pour « apologie d’un acte de terrorisme ».
En cause, deux vidéos publiées début novembre. Sur la première, enregistrée dans sa chambre d’hôtel à Deauville (Calvados), Warda A. prend la pose devant son téléphone. « Moi, il y a quelque chose qui me turlupine. Je vais vous donner le fond de ma pensée. A chaque fois que je tombe sur l’histoire du bébé qui a été mis dans le four [lors des attentats du Hamas le 7 octobre en Israël], je me pose la question s’ils ont mis du sel, du poivre (…), du thym ? S’ils l’ont fait revenir à quoi ? » Un peu plus tard, sur son compte Snapchat, elle commente à nouveau l’actualité au Proche-Orient. « Le Hamas n’est pas un mouvement terroriste. Qui n’a pas mené des guerres ? Qui n’a pas exterminé des peuples ? Qui n’a pas colonisé ? Le Hamas, c’est un mouvement politique avec une branche armée qui défend la Palestine. Il faut bien défendre ces pauvres gens ! Arrêtez de vous faire manipuler. Il faut bien qu’à un moment ça change, il faut bien respecter l’opinion des autres ! »
Photo : Dans les couloirs du tribunal correctionnel de Paris, en octobre 2023.
JULIEN DE ROSA / AFP
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