« A chaque annonce d’un bombardement, je scrute les noms des martyrs. Avec, toujours, cette peur que mon nom de famille apparaisse parmi la liste des victimes. J’essaie de savoir où le bombardement a eu lieu. A côté de notre immeuble ? Loin ? Quelle rue a été touchée, quelle famille ? Jamais je n’aurais cru vivre des moments pareils. » Hala Abou Hassira est l’ambassadrice d’un territoire en lambeaux et d’une ville pulvérisée, la sienne : Gaza.
Le 5 novembre, la cheffe de mission de la Palestine en France, en fonctions depuis deux ans après avoir été en poste en Belgique et au Canada, décrit l’indicible sur le réseau social X : « On vient d’enterrer trente de mes cousins et cousines, leurs enfants et petits-enfants. Vingt-huit sont toujours sous les décombres. »
Sollicitée par Le Monde, Hala Abou Hassira, 47 ans, raconte les heures passées, depuis, la main serrant en vain son téléphone. Au gré des coupures complètes des réseaux de télécommunications dans le territoire palestinien et de leur rétablissement partiel : « J’appelle Gaza vingt fois par jour, ou plus. Parfois, ça sonne et personne ne répond.
C’est un cauchemar. »
Photo : Hala Abou-Hassira, représentante en France de l’Autorité palestinienne, chez elle, à Paris, le 18 novembre 2023. @lucien.lung / Riva Press #pourlemonde
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