vendredi 17 novembre 2023

«Vincent doit mourir»

 

On avait fantasmé en déchiffrant le synopsis – une malédiction touche un quidam qui donne envie à ceux qui le croisent de l’assassiner – un film de fugue abstrait et véloce comme une ligne de fuite, Running Man sans contexte ni contours, une enfilade de scènes d’action dont le seul enjeu serait la survie de son protagoniste pour que le film puisse continuer à avancer, et exister. Or «Vincent doit mourir», qui n’en demeure pas moins très original, n’est presque pas ça – plutôt un film de stase et d’indécision, celle de son Vincent d’antihéros, complètement dépassé par l’adversité qui lui tombe sur le bout du nez et les coups de couteau, de poing et de pieds qui pleuvent contre lui.
Après un incipit merveilleux de comédie noire et brutale, @stephancastang fait prendre le maquis à son protagoniste et emmène le film dans une singulière chronique des confins de France, où viennent s’engouffrer sans distinction historiette romantique (avec une certaine Margaux, alias @vimala_pons, en manic pixie dream girl, cet archétype de la femme idéalement fantasque et cabossée), folies gores et prémisses d’apocalypse. Toutes les métaphores sont opérantes, @karimleklou est excellent, le scénario prend un malin plaisir à briser les tabous (pour survivre, Vincent doit porter des coups à femmes, et enfants) et «Vincent doit mourir» devrait être reçu avec les égards qu’il mérite chez les publics de comédie autant que du nouveau cinéma d’horreur français.

✍ Olivier Lamm

📷 Capricci

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