Donner la mort à un malade : la question divise les soignants. Alors qu’un projet de loi sur la fin de vie promis par Emmanuel Macron se fait attendre, Le Monde a sondé une dizaine de médecins, une psychologue, une infirmière. Chacun d’eux livre, à travers sa pratique, ses relations avec les malades, les épreuves personnelles traversées, les raisons qui font qu’il accomplirait – ou non – un geste létal. Certains confient l’avoir déjà fait.
Ces soignants se positionnent à un moment particulier : actuellement sur le bureau du chef de l’Etat, la copie du projet de loi que Le Monde a pu consulter dans une version remontant à début octobre prévoyait un accès à une « aide à mourir », l’acte étant « par principe réalisé par la personne elle-même ». Elle mentionnait aussi, si la personne est en incapacité physique de « s’autoadministrer la substance », l’intervention d’un médecin, d’un infirmier, voire d’un proche.
Alors qu’une grande partie des soignants, rassemblés autour de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) ces derniers mois, ont fait valoir que « donner la mort ne peut être un soin », d’autres blouses blanches envisagent ce geste comme un « ultime soin ». Sans chercher à mesurer l’équilibre des forces, voici des témoignages qui permettent, à hauteur de praticiens, d’explorer la question.
Photo : Dans le cabinet d’un médecin généraliste, à Gragnague (Haute-Garonne), le 26 février 2021.
FRED SCHEIBER / AFP
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