mardi 7 novembre 2023

Le lac Titicaca en proie à une sécheresse historique

 

Tous les jours, Marta Quispe scrute le ciel. 

Elle sent la pluie : « Elle s’approche, veut tomber, puis repart, emportée par les nuages », déplore la femme, visage sombre et ridé, vivant sur l’archipel des Uros, côté péruvien du lac Titicaca, dont les eaux sont partagées entre le Pérou et la Bolivie. Autour d’elle, l’immensité du lac aux allures de mer intérieure : 950 kilomètres cubes de réserves d’eau douce et un vent soufflant en rafale sur un ciel désespérément clair. Ce bleu profond fait la beauté des paysages, et cause aujourd’hui le désespoir des trois millions d’habitants vivant sur ses îles et son pourtour.
Le lac Titicaca, le plus haut lac d’eau douce du monde, à 3 812 mètres d’altitude, aux confins de l’Altiplano andin, est confronté à l’une des pires sécheresses depuis quatre-vingts ans. Sur certains rivages, l’eau a reculé jusqu’à deux kilomètres, dévoilant tantôt des bancs de sable blanc, tantôt une terre craquelée qui, aux abords des villes, apparaît jonchée de déchets plastiques.
A cette époque de l’année, des premières pluies sporadiques auraient dû teinter de vert les champs entourant le lac, avant que la saison pluvieuse ne démarre pour de bon en décembre, et s’installe jusqu’en mars ou avril. Mais en ce mois d’octobre, tout est désespérément sec : les herbes sont jaunies, les sols déshydratés et les températures affichent des records pour l’Altiplano andin.

Photo : @paul.gambin #pourlemonde

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