samedi 25 novembre 2023

Timothée Parraque "schowman" de la décroissance

 

C’est un jeu de plateau qui aspire les participants dans son univers, une jungle peuplée d’animaux sauvages. Seule condition pour en sortir : terminer la partie. Les férus de blockbusters auront reconnu la trame du film Jumanji (1995). Timothée Parrique y voit, lui, une métaphore du capitalisme : « On a créé un jeu, il est devenu tellement réel que le seul moyen de s’en échapper, c’est de gagner. Et les riches le font très bien. »
Moustache fournie à l’image de ses arguments, yeux verts comme la décroissance qu’il prône, Timothée Parrique s’amuse à mixer concepts abstraits et culture populaire. Accoudé face à l’océan sur une terrasse à ciel ouvert d’Anglet (Pyrénées-Atlantiques), où il vit désormais, le trentenaire s’imagine en héros de film catastrophe. L’intrigue ? Un spécialiste en forage pétrolier creuse un puits dans un astéroïde et y loge une charge nucléaire pour éviter qu’il ne s’écrase sur la Terre : « Je suis comme Bruce Willis dans Armageddon. Sauf que moi, ce sont les sciences économiques que j’essaie de faire exploser de l’intérieur. »
Tel un acteur, il n’hésite pas à se mettre en scène sur les réseaux sociaux, où il est suivi par une communauté de près de 100 000 abonnés. Interviews, podcasts, stand-up, le chercheur sature l’espace médiatique en jonglant entre anaphores, vannes et éclaircissements pédagogiques. Un ovni dans le milieu universitaire. « Fatiguée de parler à la gloire des autres », une économiste, fine connaisseuse de la postcroissance, a même refusé de s’exprimer au sujet de Timothée Parrique.

Photo : Timothée Parrique, en septembre 2022, à Paris.Manon Jalibert

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