Rue du Bœuf, les gourmands vérifient sa réputation de « rue la plus étoilée de France ». Rares sont ceux qui remarquent les marquages sur les murs : ici, des autocollants aux motifs détournant des symboles lyonnais, tel ce Guignol tapant sur une marionnette de « gauchiste » plutôt que sur un gendarme ; là, des tags ou des coups de peinture pour mieux masquer les plaques de la rue Juiverie.
Revers du succès touristique, les Lyonnais ont tendance, eux, à s’éloigner du coin. A délaisser ses rues étroites, ses appartements accaparés par des locations saisonnières, ses nuits perturbées par le bruit des terrasses et des valises à roulettes. Le Vieux Lyon héberge encore quelque 5 000 habitants, mais des classes ferment et le bureau de poste propose des horaires d’ouverture réduits. Personne n’impute le désamour du quartier aux exactions répétées des militants de l’ultradroite – et aux réponses tout aussi répétées des « antifas » –, mais « ils font partie du paysage », constate Nadine Georgel, la maire (Les Ecologistes) du 5e arrondissement. « Quand on vit dans le Vieux Lyon, on les croise, il y a une quotidienneté de leur présence. » Une atmosphère.
A la Maison des passages, rue Saint-Georges, un deuxième rendez-vous consacré au conflit israélo-palestinien, programmé en novembre, a été annulé. Par précaution. En d’autres occasions, « nous demandons une protection policière ou nous faisons appel à une sécurité privée », indique Nadine Chopin, la présidente de l’association.
Photo: Dans les locaux du bar associatif identitaire La Traboule, dans le Vieux Lyon, le 12 septembre 2020.
@brunoamsellem / Divergence #pourlemonde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre passage