vendredi 17 novembre 2023

Les stages ouvriers dans les écoles de commerce pour se frotter au réel

 

Lorsqu’elle traverse les chics Hauts-de-Seine en transports en commun, chaque matin, avec ses chaussures de sécurité et sa tenue orange fluo de ripeuse, Sabine Sevaistre s’amuse « du regard différent que les gens portent sur elle ». Mais l’étudiante de 21 ans en management à l’Essec a décidé de « jouer le jeu à fond » pour son stage au sein de l’entreprise Sepur, spécialisée dans la collecte et le tri des déchets. Comme plus de 400 étudiants de première année dans cette grande école de commerce, elle va devoir mettre pendant quatre semaines les mains dans le cambouis lors de « l’expérience terrain », déclinaison maison des stages dits « ouvriers ».
On rencontre Sabine un mercredi matin au dépôt de Bagneux, à la fin de sa tournée dans la commune de Boulogne-Billancourt, où elle est chargée, cette semaine, de vider et remplacer les poubelles municipales. La semaine précédente, elle balayait les rues, et, dans quelques jours, la collecte des encombrants n’aura plus de secret pour elle. « Les premières journées, j’avais des courbatures partout. En prépa, on est habitués à la fatigue mentale. Là, elle est physique », résume l’étudiante. Lorsque des passants lui font remarquer qu’elle n’a pas le même profil que ses équipiers de collecte (en majorité des hommes, plus âgés), elle répond que « c’est juste pour un mois, pour découvrir la réalité du terrain et la pénibilité au travail ».

Photo : Sabine Sévaistre, étudiante à l’Essec, première année, réalisant un stage ouvrier dans la société Sepur gestion propreté. 

Boulogne-Billancourt, le 2 novembre 2023. @denisbourges | Tendance Floue #pourlemonde

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