Delaf fait perdurer Gaston Lagaffe

 

Le portrait du week-end dans Libération, c'est le dessinateur Delaf, qui signe la reprise de Gaston Lagaffe, 25 ans après le dernier album signé Franquin. 

Extrait :
On ne va pas se mentir, Delaf, votre coupe de cheveux, c’est Tintin, n’est-ce pas ? «En fait, on m’a souvent dit Spirou. Enfant, j’étais tout roux. Vous n’avez pas remarqué qu’un certain nombre de héros de l’univers Spirou étaient roux ? Boule de Boule et Bill, mais aussi Moizelle Jeanne, mais aussi l’ami dessinateur de Gaston.» Tiens, tiens… Parlez-vous donc de prédestination ? «Haha.»
Le dessinateur québécois est avant tout «ravi» de pouvoir enfin présenter le premier album des aventures de Gaston Lagaffe depuis vingt-cinq ans, mais un peu vanné, oui : «Quatre ans de travail pour 44 pages, c’est vraiment la limite.» Surtout, quatre ans dont plusieurs mois à attendre l’issue d’une zizanie retentissante : la fille d’André Franquin, héritière et ayant droit du monstre sacré bruxellois mort en 1997, s’opposait à ce que le personnage créé par son père ait une seconde vie, plaidant que lui-même avait été clair sur le sujet. La justice belge lui a finalement donné tort au terme d’un dossier compliqué, tant furent ambivalentes les positions de Franquin concernant sa postérité.
Sans certitude sur le consentement, pourquoi les éditions Dupuis se sont-elles entêtées ? D’une part, parce que les ventes de Gaston commençaient à chuter. D’autre part, parce que la maison d’édition crut assister en 2013 à un petit miracle. Cette année-là, pour les besoins d’un album-hommage à l’univers de Spirou, une planche de Gaston à l’identique était exécutée par un type venu de Montréal. Les franquinistes sont restés bouche bée. Pourquoi ? Parce que Franquin est réputé inimitable. On parle de Dieu le père, patron du saint Crayon vénéré pour son «swing» et son «jeté». La maison Dupuis est persuadée d’avoir trouvé l’Elu. Delaf n’aimerait pas l’image : il n’est ni religieux ni royaliste.

Le portrait complet, signé Eve Beauvallet, est à lire sur l'app Libération (voir story) et dans l’édition papier lundi

📷 @audoin_desforges