Young Thug, star du hip-hop américain, est-il en réalité un chef de gang ? Son label, une vitrine pour ses activités criminelles ? Les paroles de ses morceaux la preuve de son implication ? Poursuivie par la justice d’Atlanta, le rappeur risque gros : lors de son procès qui s’ouvre le 27 novembre seront analysés ses textes, cités dans l’acte d’accusation. « Dans le hip-hop, il y a une réelle incitation à inventer des histoires folles, souligne Geoff Harkness, professeur de sociologie. Lorsque l’on commence à les utiliser comme preuve d’un aveu devant un tribunal, on s’engage sur une pente glissante. » Nombre d’artistes rap moins établis ont pourtant déjà fait les frais de cette pratique judiciaire contestable. Pour Christopher Bruce, de l’American Civil Liberties Union de Géorgie, cela constitue une violation du premier amendement sur la liberté d’expression. Il relève aussi que d’autres genres musicaux – le heavy metal ou la country – peuvent véhiculer des textes violents, mais que seul le rap est dans le collimateur de la justice. « Il y a énormément de préjugés, dénonce-t-il. Il s’agit d’un système racialement discriminatoire, qui concerne très majoritairement des artistes noirs. »
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📷 The Atlanta Journal-Constitution/ABACA
✏️ Raphaëlle Besse Desmoulières
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