Lorsque Corine apprend, à 58 ans – il y a quatre ans –, qu’elle est touchée par la maladie d’Alzheimer, « c’est une claque très difficile à accepter ». « J’ai eu l’impression de perdre ma mémoire et tout ce que j’avais, c’était dramatique », se souvient-elle. « On a l’impression que notre vie nous échappe, que le meilleur est derrière, ajoute sa compagne. C’est venu petit à petit. Corine ne retrouvait pas la voiture, oubliait qu’elle avait mis une casserole d’eau à chauffer… »
Le diagnostic est posé à l’hôpital proche de chez elles, dans une commune de Seine-et-Marne, puis Corine est adressée à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), l’un des huit centres en France qui testent le lecanemab, un anticorps monoclonal, comparativement à un placebo. Son médecin, Nicolas Villain, neurologue à l’hôpital parisien, lui propose de participer à l’essai clinique international qui évalue ce nouveau médicament développé par les laboratoires japonais Eisai et américain Biogen, qui cible les plaques amyloïdes, des amas de protéines impliqués dans cette maladie neurodégénérative. Corine n’hésite pas à intégrer le protocole de recherche en septembre 2020. Elle doit faire une injection intraveineuse toutes les deux semaines et de nombreux examens : tests neurocognitifs, IRM, bilans sanguins… pour surveiller les effets indésirables. « On n’a rien à perdre », dit sa compagne.
A l’issue de l’essai, qui dure dix-huit mois, elles apprennent que Corine reçoit bien le lecanemab, et sont « plutôt soulagées ».
Elle poursuit aujourd’hui le traitement, comme les autres participants.
Photos : @axellephotographe #pourlemonde
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