Une Mona Lisa en surpoids, ronde et joufflue comme si elle avait pris 100 kilos, voilà l’œuvre la plus célèbre de Fernando Botero, peintre et sculpteur colombien dont le président colombien Gustavo Petro vient d’annoncer la mort à 91 ans d’une pneumonie.
C’était « le peintre de nos traditions et de nos défauts, le peintre de nos vertus. Le peintre de notre violence et de notre paix. De la colombe mille fois rejetée et mille fois placée sur son trône » a annoncé le président Petro. Fernando Botero avait caricaturé la Joconde mais il avait aussi peint et sculpté de grassouillettes colombes de la paix pour son violent pays. Il était surtout populaire pour sa galerie de personnages obèses, son carnaval de figures pachydermiques qu’il couchait sur de grandes toiles ou réalisait en volume dans des sculptures en bronze monumentales. L’artiste n’épargnait aucune icône de l’histoire de l’art, ni le Christ sur la Croix, ni le Double Portrait des Ducs d’Urbino de Piero della Francesca, ni Masaccio, ni Rubens, ni Van Eyck, ni le Caravage, ni Dürer… Sa célébrissime Mona Lisa à l’âge de douze ans (1959), juvénile et adipeuse, avait été exposée en 1963 dans le hall d’entrée du Museum of Modern Art en contrepoint d’une exposition Léonard de Vinci au Metropolitan Museum. Ce clin d’œil l’a rendu célèbre du jour au lendemain. La même année le MoMA achetait la toile, mettant l’artiste sur orbite international.
« Prendre pour modèle une peinture d’un autre peintre, ce que je fais souvent, c’est se mesurer à la puissance picturale d’une œuvre. Si la position esthétique que l’on a est absolument originale par rapport à celle à laquelle on se confronte, l’œuvre que l’on fait est elle-même originale » déclarait Fernando Botero à l’historien d’art Pascal Bonafoux en 1996, se défendant donc de copier avec facilité les autres peintres.
✍️ Clémentine Mercier
« Prendre pour modèle une peinture d’un autre peintre, ce que je fais souvent, c’est se mesurer à la puissance picturale d’une œuvre. Si la position esthétique que l’on a est absolument originale par rapport à celle à laquelle on se confronte, l’œuvre que l’on fait est elle-même originale » déclarait Fernando Botero à l’historien d’art Pascal Bonafoux en 1996, se défendant donc de copier avec facilité les autres peintres.
✍️ Clémentine Mercier
Museo Botero. @bridgemanimages
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