Raconter Timothée Adolphe, c’est avant tout raconter la frustration. Celle de la blessure qui ternit des mois de travail, du couperet d’une décision arbitraire qui annule la victoire, d’une inattention irréparable du binôme qui se paye cash. Car le para-athlète de 34 ans, spécialiste du 100 m et du 400 m catégorie T11, ne court pas seul. Malvoyant de naissance, puis aveugle à 19 ans, c’est relié à un guide par la main qu’il trace sur la piste. Au téléphone, quelques jours avant son entrée en compétition, le père de famille fait la comparaison avec «une chorégraphie de natation synchronisée» : le duo ne peut briller qu’en respectant une scrupuleuse coordination, les foulées parfaitement en phase et les membres qui agissent «en miroir». Deux guides accompagneront l’athlète au Stade de France : Charles Renard sur 100 m, et Jeffrey Lami sur 400 m. En athlé, les deux distances qu’affectionne le coureur sont aux antipodes l’une de l’autre, et requièrent une explosivité et une technique diamétralement différente.
Une grosse semaine avant son premier tour de piste pour ces Jeux de Paris, nous avons échangé avec le vice-champion olympique sur 100 m à Tokyo. Malgré une première médaille paralympique, ce séjour au Japon lui a laissé un goût amer : en demi-finale du 400 m, il avait été disqualifié à cause du lien qui a glissé de la main de son guide «Jeff», à 50 cm de l’arrivée, alors qu’ils avaient fini la course largement en tête. Depuis cette désillusion, le sprinteur, aussi rappeur (compte certifié sur Spotify) et humoriste (il monte régulièrement sur scène pour blaguer, entre autres, sur son handicap), a notamment changé d’entraîneur et explosé le record d’Europe en 400 m.
👉 Retour sur trois années de préparation avec l'article de David Darloy, à lire en intégralité dans l'appli Libé
📷 Jean-Marie Hervio / KMSP via @afpphoto
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
dimanche 1 septembre 2024
Pour le sprinteur Thimothée Adolphe l'or de la revanche ?
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"Dans nos mythologies la plus grande divinité est celle de l'eau"
Christiane Taubira ( @chtaubiraoff ) a fait de la justice, et de la justice sociale tout particulièrement, la pierre angulaire de son combat...
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