Bis repetita. NRJ a l’habitude des convocations devant le conseil de prud’hommes tant ses salariés sont nombreux à aller au clash avec la première radio musicale de France. Mais ceux qui partent en mauvais termes, souvent en situation de précarité dans le milieu de l’audiovisuel, sont nombreux à finalement retirer leur plainte contre un chèque. La radio a un budget de plusieurs millions d’euros réservé pour les litiges. Plus rares encore sont les audiences comme celle de ce 16 septembre, où cinq anciens collègues font bloc pour lever le voile sur les conditions de travail dans la matinale de NRJ. Ce procès porte sur les accusations de management toxique, despotique, et sexiste, de Manu Levy.
L’animateur star, 53 ans, pilote le «morning» de la chaîne d’une main de fer depuis 2011. Depuis qu’il est aux commandes, il aurait fait craquer quantité de ses collaborateurs en une décennie. Des départs silencieux, jusqu’à ce qu’à la publication de notre enquête, en avril, et les témoignages d’une vingtaine d’entre eux sur l’ambiance délétère qui règne au sein de l’émission Manu dans le 6/10. Surcharge de travail, horaires impossibles, réflexions incessantes, moqueries : l’écrasante majorité de nos interlocuteurs décrivent une attitude de «patron tyrannique», à l’opposé du personnage sympathique mis en avant pour les auditeurs.La chaîne paraît prête à tout pour peser, tenter de gagner ce procès médiatique et préserver l’émission la plus rentable de sa grille. Quitte à faire remplir, sous la pression, des attestations en sa faveur aux employés toujours en poste. Dans des enregistrements téléphoniques auxquels nous avons a eu accès, deux d’entre eux confient n’avoir pas eu le choix pour sauver leur place. Selon nos informations, une plainte pour subornation de témoins – et pour agression sexuelle – a été déposée durant l’été. Les pièces de ce volet pénal ont été ajoutées au dossier examiné ce lundi par le conseil prud’homal de Paris.
👉 L'enquête de Mathilde Roche et Margaux Gable est à lire en intégralité dans l'appli Libé
📷 Alain Apaydin. Laurent Benhamou. Yasin Cobanoglu / Abaca. Sipa. Getty Images
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