Voilà près de deux décennies, le jeune Lupe Fiasco débarquait sur « Touch the Sky », de Kanye West, avec son flow intenable, surfant sur le sample magique de « Move On Up », de Curtis Mayfield. On a connu pire entrée en matière. Dans la foulée, le gamin de Chicago, cornaqué par le roi Kanye et un Jay-Z transis devant tant de talent, sortait son premier album, « Lupe Fiasco’s Food & Liquor » (2006).
Succès unanime et ascension promise sur le toit du rap américain pour le rappeur aux rimes lyriques et millimétrées, épris de jazz. Mais l’intransigeant — l’intègre ? — Lupe Fiasco, refusant tout interventionnisme de sa maison de disques, vit ses albums suivants enterrés à leur sortie.
« Samurai » est son neuvième album et ne rattrapera pas le succès perdu. À 42 ans, le rappeur lettré, enseignant invité au MIT et Yale et fidèle à sa ligne de toujours, ne cherche rien d’autre que l’excellence. À l’image de l’aérien « Samurai » d’ouverture, son hip-hop venu de la décennie 90 et nourri aux samples constitue l’écrin sans fioritures où s’épanchent ses deux passions, les animés japonais et le documentaire.
Ainsi du virtuose « Mumble Rap », hommage rapprochant sa fascination pour Amy Winehouse et son phrasé parfois marmonnant d’un sous-genre du hip-hop, issu de la même technique vocale. Ou du renversant « No. 1 Headband », dans lequel un samouraï noir espère devenir le meilleur rappeur de combat. En huit morceaux, Lupe Fiasco livre un récital. Certes un peu sage, mais pas loin de la perfection.
✍ Jean-Baptiste Roch
📸 Jessica Weaver
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
vendredi 27 septembre 2024
Lupe Fiasco sort son neuvième album « Samurai »
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