lundi 30 septembre 2024

Mort de Jacques Réda poète amoureux de Paris et ancien rédacteur en chef de la «NRF»

 

Lorsque nous l’avions rencontré il y a un peu plus d’un an, chez lui, dans son appartement du XXe arrondissement de Paris, pour un recueil en vers rimés consacré aux arbres, «Leçons de l’arbre et du vent» (Gallimard), le poète nous était apparu, avec l’âge (94 printemps alors), certes un peu enraciné dans son logis, mais malicieux, gentiment râleur et pas près de prendre sa retraite littéraire malgré une œuvre longue de quelque 80 livres (et en projet, «un modeste essai sur la danse, sur le rythme»). Au jeu de désigner son feuillu favori, sans grand intérêt pour les platanes dansant derrière sa fenêtre, il citait le peuplier et son «brasillement», en souvenir de son enfance passée en Bourgogne, et l’olivier, pour «sa force, sa puissance». «C’est beau un olivier», nous avait-il dit avec son rythme à lui, son timbre enroué, et on l’entend encore.

Né le 24 janvier 1929 à Lunéville, en Lorraine, Jacques Réda, autoproclamé «l’un des derniers dinosaures» de la poésie française, qui écrivait au stylo-plume et gardait ses distances avec les ordinateurs, est mort lundi 30 septembre, à l’âge de 95 ans, ont appris les éditions Gallimard. L’on retiendra de lui qu’il fut longtemps l’incarnation en vers et en prose d’une insolente jeunesse, joueuse et curieuse, infatigable arpenteur de la capitale et de ses environs (à pied, vélo ou Solex), où il trouvait partout, lors de ses pérégrinations, matière au saisissement, à l’éblouissement offert par le quotidien des villes – c’est le réjouissant brin d’herbe poussant coûte que coûte des pavés ou la trouée de lumière au détour d’une rue. «Les Ruines de Paris» (1977), «Hors les murs» (1982), «Beauté suburbaine» (1985) ou «Ponts flottants» (2006) : ses titres parlaient pour eux et parlaient pour lui, d’une bougeotte que reflétaient ses écrits, d’un désir de ne surtout pas se laisser enfermer, de toujours prendre la tangente.

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📸 Christophe Maout

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