vendredi 27 septembre 2024

"Jeanne Dielman" itinéraire d'un film culte

 

Longtemps, le film de Chantal Akerman, présenté à Cannes en 1975, a été un chef-d’œuvre confidentiel. Un secret de cinéphiles admirateurs de ce récit féministe de plus de trois heures, relatant le quotidien répétitif d’une femme au foyer, qui se prostitue en fin de journée. Puis les regards ont évolué, jusqu’à la consécration, en 2022, où “Jeanne Dielman” a été désigné meilleur long-métrage de l’histoire par un large panel de critiques. Une telle reconnaissance est-elle le résultat d’un lobbying ou bien d’une mutation historique ? Jeanne Dielman est-il un cheval de Troie féministe ou un chef-d’œuvre incontestable ? Un peu de tout cela sans doute. Mais cela ne plaît pas à tout le monde. Certains, comme le scénariste et réalisateur Paul Schrader, y voient l’empreinte du « mouvement woke », quand Éric Neuhoff, du Figaro, compare le personnage à une « Maïté pour intellos ». Son collègue du « Masque et la plume », Jean-Marc Lalanne lui répond, via un billet où il estime que la reconnaissance envers une cinéaste d’avant-garde « fait très peur aux vieux petits garçons conservateurs », et s’en prend à « l’imaginaire phallocentré d’Éric Neuhoff ». Qu’aurait pensé Chantal Akerman de cette reconnaissance ? « Elle n’aurait pas boudé son plaisir », s’esclaffe Sonia Wieder-Atherton, son ancienne compagne. Applaudi par un public de plus en plus nombreux, le travail de la réalisatrice belge disparue en 2015 fait l’objet d’une grande rétrospective au Jeu de Paume, à Paris. Retrouvez notre article en cliquant sur le lien linkin.bio de notre profil.

📷 akg-images / Marion Kalter ; Collections CINEMATEK et Fondation Chantal Akerman/Virginia Haggard-Leirens ;
✏️ @clement.ghys

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