Sa parole caracole en petit cheval jovial, ses phrases digressent sans agresser jamais et son verbe godille entre dérision et sincérité. Après avoir croisé @thomas.dutronc, on ne peut que confirmer les avis glanés de-ci de-là auprès de ses proches. Le chanteur guitariste qui tutoie illico est effectivement «sociable», «marrant», «intelligent», «taquin» et «blagueur». Ajoutons-y «apaisant» et «vraiment pas clivant». Et n’oublions pas que sa prolixité est aussi une manière de se faire discret. L’idée de départ était de ne pas le ramener sans cesse à ses parents. Ceux-ci l’ont précédé dans la carrière et ont parfois semblé le maintenir sous tutelle. Françoise Hardy a disparu il y a peu et c’est son fils unique qui a annoncé son décès sur Instagram d’un touchant et troublant : «Maman est partie…» Jacques Dutronc, lui, quitte peu son refuge corse, sauf quand son héritier le tire par la manche et l’enrôle pour une tournée commune. Vous verrez qu’au long de ce portrait, ces ombres portées viendront nous visiter sans façon tant le récent quinqua est accoutumé à voir ses géniteurs apparaître au détour d’une anecdote et s’installer dans le cœur de son récit, en y prenant leurs aises.
Il reçoit dans son appartement situé dans le centre de Paris, entre l’hôtel de ville et l’île Saint-Louis. Le duplex est coloré, accueillant et impeccablement rangé. Un passage dérobé fait office de «cave à guitares» quand d’ordinaire ce genre de lieux clos hébergent plutôt bons vins et gros cigares. Thomas Dutronc est un instrumentiste d’excellent niveau qui n’a jamais eu de passion inconsidérée pour l’avant-scène où s’imposent les ego à beaux biscoteaux.
👉 L’intégralité du portrait par Luc Le Vaillant est à lire dans l’appli Libé
📷 Richard Dumas / @vu_photo
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