Au milieu d’un champ verdoyant entouré de sapins longilignes, quelques dizaines de vaches montbéliardes broutent. Pierre-Yves Bart, jeune éleveur à Plaimbois-Vennes (Doubs), vient de terminer la traite matinale de ses bêtes. L’une des dernières avant son départ en vacances, prévu samedi.
A 37 ans, il a toujours eu l’habitude de partir «en vacances avec sa mère et ses frères et sœurs», mais «jamais» avec son père, lui-même éleveur.
L’agriculteur de la «nouvelle génération» ne souhaite donc plus «reproduire ce schéma» hérité des aînés. Son but : «être libre». Puisqu’il se trouve à distance de tout cadre familial – et ainsi de proche potentiel pour le relayer – Pierre-Yves a dû faire appel à des salariés remplaçants, regroupés au sein du Service de remplacement, association à laquelle il est adhérent. La structure a officiellement été créée en 2009, en vue de fédérer les initiatives locales en place depuis les années 1970. La première remplaçante à être venue dans sa ferme des Boutons d’Or, «c’est Sarah», précise-t-il.
A sa droite, Sarah Clergeot, agricultrice de 23 ans. La salariée de l’association revient régulièrement dans cette exploitation car la famille avec deux enfants «est une grosse utilisatrice des services», à raison de «huit jours de vacances par an» et «presque un week-end par mois». L’année dernière, près de 1 400 exploitants du Doubs ont fait une demande de remplacement – sur les près de 5 000 que compte le département –, dénombre Mickaël Paris, président de la branche départementale de l’association. Pendant leurs premières vacances en famille, Pierre-Yves n’a pas lâché son téléphone, connecté à tous les outils de la ferme. «Le plus dur, c’est de prendre sa première semaine. Il faut passer ce cap», abonde le président de la fédération doubiste. Autour du couple, «certains copains sont même partis quinze jours». Une durée qui s’apparente à une anomalie dans le milieu agricole, à tel point que «tout le monde les a regardés avec de gros yeux». «Il y a encore un tabou sur la question des vacances», regrette le jeune éleveur.
Le reportage complet de Coppélia Piccolo est à lire sur le site de Libération
📷 @raphael_helle
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