Le portrait de la doubleuse Céline Monsarrat

 

Pour la série de «Dans l’ombre des célèbres», on rencontre Céline Monsarrat : issue du théâtre, la comédienne est la voix française de Julia Roberts depuis 35 ans. Extrait :
C’est comme si on avait, subitement, le don d’ubiquité. Une fesse vissée sur ce canapé à Rueil-Malmaison face à Céline Monsarrat, l’autre projetée dans Pretty Woman, se dandinant dans le hall de l’hôtel Beverly Wilshire aux côtés de Julia Roberts. «Un café ?» Transportée par la voix cajoleuse de la comédienne doubleuse – identifiable parmi mille – dans le mythique L.A. des années 90, on se rêve à notre tour au bras de Richard Gere. «Du sucre ?» Tasse de café frémissant en main, le son se synchronise brutalement avec l’image.
Céline Monsarrat s’approche en claudiquant. Cet hiver, elle s’est «éclatée» le fémur. Accident de scooter avec son conjoint. Béquille ou pas, elle est vite remontée en selle. Un sacré défi pour la comédienne hyperactive de 70 ans.
De retour sur Rire et Chansons et sur M6, où elle prête sa voix pour les bandes-annonces, et en studio pour réciter des pubs pour Lidl, après avoir achevé le doublage de la 4e saison de la série My Life is Murder. «Je veux mourir sur scène !» dit-elle en souriant. «Dans ce métier, on s’arrête quand on n’a plus envie de vous.» Et ce n’est, à l’écouter dérouler son CV, pas près d’arriver.
La voix est un travail de l’ombre. Incarner celle de Julia Roberts, une fierté. «Bien sûr que je suis derrière elle, mais ça ne génère aucune frustration, au contraire.» Sa fille de 37 ans, Alexia Papineschi, est contaminée par le virus du doublage. Elle est la voix française de Lily James, l’actrice américaine qui joue Donna jeune, dans Mamma Mia. En même temps, progéniture des ténors Céline Monsarrat et son ex-compagnon Michel Papineschi (la voix française de Robin Williams jusqu’en 2015, entre autres), difficile de lui prédire un autre avenir.

Pour la suite, Céline Monsarrat s’interroge. La mobilisation des comédiens suffira-t-elle à contrer la menace de l’IA ?

Le portrait complet, signé Margaux Gable, est à lire dans Libération.

📷 @fredstucin