«Quand j’aurai 30 ans, je deviendrai chanteur country.» C’est ce que le rappeur américain @postmalone avait annoncé en mai 2015 sur son compte Twitter. On appréciera la rigueur et la ponctualité, «F-1 Trillion», son premier album country sort même avec un peu d’avance sur la prédiction. Le terrain avait, il faut dire, été largement préparé – découvert en 2015 alors qu’il n’avait que 19 ans, Post Malone avait revendiqué d’emblée des influences assez larges (il avait joué au préalable dans des groupes de hardcore) et on avait pu, dès 2020, le voir reprendre Sturgill Simpson, jouer avec les musiciens de Dwight Yoakam (star de la country «alternative» des années 90) et s’afficher avec des tee-shirts de figures montantes du genre comme Colter Wall ou Tyler Childers.
Fin du teasing donc, et passage à l’acte, en pleine mainmise du genre aux Etats-Unis – cet été encore, c’est un tube country-pop, «A Bar Song de Shaboozey», qui a fait la loi dans les charts US. Un album de 18 titres, quasi exclusivement composé de collaborations, un peu à l’image de ce qu’a fait Orville Peck sur son dernier disque, «Stampede». Mais là où le cow-boy masqué opérait davantage une transition vers la pop en invitant à ses côtés Kylie Minogue ou Elton John, Post Malone fait l’inverse, cherchant à légitimer au maximum son entrée dans la country. Sur «F-1 Trillion», il ne rassemble rien de moins que les plus grosses stars du genre, des légendes incontestées (Dolly Parton, Hank Williams Jr.) aux rouleaux compresseurs contemporains (Chris Stapleton, Morgan Wallen, Luke Combs).
Reste que malgré les gros sabots et la production tonitruante, «F-1 Trillion» ressemble davantage à un album country que «Cowboy Carter» de Beyoncé. Accessible, sans risques, mais avec une sincérité criante dans l’exécution.
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📷 DR
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