Nermine, 11 ans, confie son « stress » de se retrouver face aux policiers, ainsi que son inquiétude pour sa mère, qui souffre d’une maladie chronique, et pour ses petites sœurs, âgées de 7 et 3 ans. « On va aller où ? Il va pleuvoir, il va faire froid, comment va-t-on dormir, dehors ? », demande-t-elle dans un français presque parfait, qu’elle ne parlait pas voilà un an. « J’aimerais que ma fille pense à ses études, pas à sa mère », dit tristement celle-ci, Zouleykha (comme d’autres personnes citées, elle a requis l’anonymat). Aucune solution d’hébergement, même provisoire, n’a pu être trouvée, malgré ses appels quotidiens au 115 et les efforts de l’assistante sociale qui les accompagne.
Plus de 2 000 enfants – soit précisément 2 043, dont 467 âgés de moins de 3 ans – sont restés sans solution d’hébergement au soir du 19 août, après que leur famille a réussi à joindre le 115, selon le baromètre « Enfants à la rue », publié par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et l’Unicef France, jeudi 29 août. Ces deux organisations effectuent des décomptes depuis 2020. Jamais le nombre d’enfants à la rue n’avait été aussi élevé à la veille d’une rentrée scolaire.
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