mercredi 7 août 2024

La boxeuse Algérienne attaquée mais en route pour l'or olympique

 

Un confrère nous a récemment raconté l’histoire d’un athlète surmédiatisé qui lui avait glissé un jour que le seul moment de répit du guerrier, c’est le combat. Mardi, aux alentours de 22 h 40, quand on a vu @imane_khelif_10 débouler sur le Central de Roland-Garros pour sa demi-finale des moins de 66 kilos, balançant ses jabs dans le vide avant de monter sur le ring, on s’est dit que l’adage avait été pensé pour elle. Quel soulagement, enfin, de ne penser qu’aux directs du bras avant, qu’aux esquives, qu’aux crochets, après des jours de controverse toxique en mondovision.
Du jour au lendemain, la planète s’est demandé si Imane Khelif, jusqu’alors pugiliste algérienne de 25 ans laissée au relatif anonymat de son palmarès sans relief, était un homme ou une femme. Dans toutes les langues, sans pincettes, on s’est mis à dégoiser sur ses chromosomes, son taux de testostérone, son état civil. Pour le dire vulgairement, ce qu’elle avait dans le short et dans les poings. Une violence inouïe.
Le combat ? Dominé sans conteste - mais pas de façon outrageante non plus - par l’Algérienne, plus grande de quasiment dix centimètres, qui occupe le centre du ring et garde à distance avec ses directs la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng (pilote de la Royal Thaï Force lorsqu’elle n’enfile pas les gants). Les deux femmes s’étaient déjà rencontrées un an plus tôt lors des fameux Mondiaux de New Dehli dont Khelif avait été disqualifiée par l’IBA, et l’Algérienne, déjà, l’avait emporté. Dans le deuxième round, les contres de Khelif font mouche, et la Thaïlandaise commence à s’accrocher à son cou. Troisième reprise : Khelif se permet des moulinés de bras et Suwannapheng est comptée debout jusqu’à huit. Irritée, la Thaïlandaise fait des signes à l’arbitre pour signifier sa volonté de continuer. Pour la forme : juste après le gong, les juges accordent sans tergiverser les trois rounds à Khelif. La salle exulte, «Imane ! Imane ! Imane !».

👉 Le reportage de Guillaume Gendron est à lire en intégralité dans l'appli Libé

📷 Peter Cziborra / @reuters

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