mardi 4 juin 2024

Le rappeur palestinien qui sort son premier album imagine son retour à Gaza

 

La voix change lorsqu’il replonge dans le passé. Le rappeur devient marmot. «Je garde en moi cette image de la plage à Gaza. Il y avait des ânes qui marchaient sur le sable. Je pêchais et j’avais des animaux. Des hérissons et des perroquets.» La famille prend le chemin de l’exil : elle quitte la Palestine pour la Jordanie. Marwan a 7 ans et son petit frère, Khaled, qui étudie actuellement à Maastricht, aux Pays-Bas, suce son pouce dans la poussette. A Amman, Saint Levant poursuit sa scolarité à l’école américaine. Le bon élève apprend sur le bout des doigts les guerres lointaines et victorieuses de l’Occident, mais rien sur les tensions alentour. Il aurait aimé apprendre des choses sur la «monarchie jordanienne ou la “Nakba”» mais ce n’était pas au programme. «C’est fou, non ?» demande-t-il.
Tous les soirs, il quitte les strass de l’école américaine pour jouer au foot dans les camps de réfugiés palestiniens. La groupie des Reds de Liverpool est gardien de but. Son père – qu’il appelle par son prénom en roulant le «r» et le «a» de «Rrrraaachid» – lui file le goût de la musique. Saint Levant étudie le piano et le saxophone. Et découvre Wyclef Jean, Lenny Kravitz, mais surtout Eminem. Il se met à rapper. Les choses deviennent sérieuses à Los Angeles où il part étudier les sciences politiques à l’aube de la majorité. Il se fait un nom en balançant des premiers sons sur les réseaux sociaux. Du hip-hop sur un fond oriental. Saint Levant range définitivement son cartable à la vingtaine.

✍️ Rachid Laïreche
📸 @odieuxboby

➡️ Lire le portrait complet sur le site et l'appli de Libération, ou dans l'édition papier du jour.

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