jeudi 14 décembre 2023

"Les trois mousquetaires" une milady entétante

 

Neuf mois seulement après avoir surpris son monde, «Les Trois Mousquetaires», grosse production menée par Dimitri Rassam et la major Pathé, débarquent pour un second volet version French blockbuster de Noël. Tour de force permis d’abord par un tournage au long cours, les deux films étant captés dans la foulée l’un de l’autre, et par une bonne dose de division du travail puisque les montagnes de rushs ont été réparties entre deux équipes de monteurs travaillant en parallèle sur les deux longs afin de tenir ce rythme de sortie quasi marvelien. Bien accueilli par le public français (plus de 3 millions d’entrées) et international (1 million) ainsi que par la critique, D’Artagnan permet à ce «Milady» de sortir dans une forme de sérénité malgré les 72 millions d’euros engagés dans ce diptyque confié à Martin Bourboulon qui avait déjà su dépoussiérer intelligemment le genre de la comédie avec «Papa ou maman» 1 et 2.
On se perd dans l’écheveau des intrigues et des coups fourrés mais comme pour la première partie, l’ampleur des moyens, le souci des détails et la stylisation des personnages compensent ce que l’on perd, hélas, en lisibilité d’une intrigue romanesque touffue dont on mesure à quel point elle est à mille lieux des récits manichéens qui structurent l’essentiel du cinéma grand public (Miyazaki excepté).
Au centre de toute chose, il y a la figure de Milady de Winter (Eva Green), agent double ou triple qui précipite la tragédie tout en en étant la première victime. Tourmenteuse du Gascon et de l’hyper présent qu’il représente, son fantôme encapuchonné vient aussi hanter le mélodramatique Athos (Vincent Cassel), chevalier dans l’effondrement perpétuel, martyre dévoré par les culpabilités d’hier (cette femme qu’il a envoyée à la potence, ce frère conjuré). Femme fatale, assassine ninja, intrigante suprême, Milady mue une dernière fois en vengeresse moderne, réexpédiant à la face du monde le venin qui l’a défigurée : «Je ne souhaite à aucune femme une vie comme la mienne.»

👉 L'intégralité de l'article de Marius Chapuis est à lire dans l'appli Libé

📷 Ben King / Pathé

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