lundi 18 décembre 2023

Amazon et l'intelligence artificielle

 

Qui mieux que Georges Simenon a écrit à une vitesse à couper le souffle ? « Je me demande encore aujourd’hui comment, depuis le temps de L’Ostrogoth, j’avais pu écrire six romans par an pour Gallimard en dépit de mes voyages à travers l’Europe et les cinq continents », admettait-il. Depuis la récente invention et le maniement relativement simple des intelligences artificielles (IA) génératives – qui créent du texte selon des consignes données –, l’auteur de la série des « Maigret », qui avait pourtant réussi le tour de force de publier de son vivant plusieurs centaines d’ouvrages, se trouve largement dépassé.
La déferlante de pseudo-auteurs qui publient des centaines d’ouvrages entièrement réalisés par IA est devenue, au fil des mois, un tel phénomène qu’Amazon s’est résolu à tenter de l’endiguer. Pour limiter les abus, la multinationale a abaissé à trois titres par jour le nombre de publications autorisées par un même auteur. Ce seuil, précise le groupe, pourra être soumis à des ajustements ultérieurs, si besoin. Ce quota semble sidérant puisqu’un écrivain a généralement besoin d’une bonne année pour terminer son manuscrit. Signe que ce sont donc des « faux livres » générés par IA.
Amazon précise : « Nos règles relatives aux contenus sur Kindle Direct Publishing [KDP, sa plate-forme d’autoédition de livres électroniques et physiques] imposent désormais aux auteurs et aux éditeurs de signaler si leur ouvrage a été généré par intelligence artificielle », qu’il s’agisse du texte, des images ou de la traduction. En revanche, si l’ouvrage a été simplement « assisté » par une IA pour modifier, améliorer ou corriger des erreurs du texte ou des images, voire pour rechercher et générer des idées alors que l’auteur a écrit le texte, il n’est pas nécessaire de révéler l’utilisation de tels outils. Une nuance pour le moins complexe à vérifier.

Illustration : AUREL

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