vendredi 29 décembre 2023

Le conseil d'état prend les pêcheurs dans ses filets

 


Les pêcheurs du golfe de Gascogne resteront-ils à quai du 22 janvier au 20 février 2024, au nom de la préservation des dauphins communs et autres cétacés, comme l’ordonne le Conseil d’Etat ? Alors que le gouvernement les avait généreusement dispensés, au moyen de multiples dérogations, de ce mois entier prévu sans activités halieutiques, de nombreux navires viennent de se faire rattraper par la plus haute juridiction administrative.
Vendredi 22 décembre, le juge des référés du Conseil d’Etat a suspendu la majorité des exemptions offertes par l’exécutif dans arrêté paru en octobre, les jugeant «trop importantes pour que la fermeture de la pêche ait un effet suffisant» sur la réduction des captures mortelles de «petits cétacés». Résultat : de la côte basque aux ports bretons, tous les bateaux longs d’au moins huit mètres pratiquant la pêche au chalut, au filet ou à la senne de surface seront finalement soumis à l’interdiction de sorties en mer. L’équivalent de «500 navires», déplore le Comité national des pêches (CNPMEM), le puissant syndicat interprofessionnel exaspéré contre l’ordonnance du Conseil d’Etat. Ce n’est pas le seul. Dans la presse locale, des pêcheurs dénoncent la «mort programmée» de leur secteur. Avertissant, à demi-mot, d’un risque d’embrasement de colère à l’approche du 22 janvier.
A l’origine de la saisine du Conseil d’Etat, les associations Sea Shepherd, France Nature Environnement, Défense des milieux aquatiques et la Ligue pour la protection des oiseaux, se montrent, de leur côté, très satisfaites. «Beaucoup parlent d’une grande victoire des ONG par rapport au monde de la pêche, mais cette vision manichéenne est réductrice, expose Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France. En réalité, c’est avant tout et enfin le début de l’exécution des recommandations scientifiques, quantifiables et objectives, pour assurer la préservation des dauphins et des marsouins. Recommandations que le gouvernement a toujours préféré ignorer.»

👉 L’intégralité de l’article d’Anaïs Moran est à lire dans l’appli Libé


📷 Christophe Simon / @afpphoto

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