Artiste, activiste aux mille distinctions honorifiques, icône de mode, mère-courage, épouse, épuisée. Voilà une décennie qu’elle est plus discrète. «Avec la maternité, ma créativité était bloquée. J’étais jalouse de Miossec et Stephan Eicher, eux aussi jeunes pères, avec qui je travaillais.» «J’ai trois fois plus de temps qu’elle !» s’amuse ce dernier, qui salue une musicienne «captivante, proche de ses douleurs et ses joies cachées». A force de voyages en terrains minés, ses textes se font plus sombres, empreints de «weltschmerz» (ou «douleur du monde»). C’est pourquoi, en 2011, la féministe écrit un album au titre avant-gardiste : «Sœurénité.» La maison de disques souffle, ça ne vendra jamais. On lui propose de le nommer Un cœur comme le mien, ce qu’elle accepte à contrecœur. Elle dit dans un sourire : «J’ai plein de frustrations. J’aimerais bien parler à Edith Piaf : comment a-t-elle fait pour ne rien regretter ?» La mère poule, qui vit dans une belle ferme, dit avoir «quatre vies» : la sienne et celles de ses trois filles. Axelle Red a conscience de les «fatiguer», s’est beaucoup disputée avec la deuxième, «la plus rebelle». Mais elle est récemment tombée sur la playlist Spotify de sa cadette : elle est l’artiste que celle-ci a le plus écoutée.
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