lundi 18 décembre 2023

Entre la menace d'une droitisation et le risque de paralysie

 

Comme spectateur de son propre destin, Emmanuel Macron, malmené par un Parlement hostile, a suivi à distance les dernières tractations menées par sa première ministre, Elisabeth Borne, pour sortir son quinquennat de l’impasse, dimanche 17 décembre. Irrité par le défi que lui a lancé, une semaine plus tôt, l’opposition, qui s’est unie contre lui pour voter une motion de rejet du projet de loi « immigration », l’un des textes les plus importants de son second mandat, le chef de l’Etat était décrit par l’un de ses confidents comme « déterminé » à ne pas « se laisser absorber par la fatalité ou l’immobilisme ».
Lundi, quatorze députés et sénateurs de tous bords politiques doivent décider, à huis clos, du sort de ce texte sur l’immigration, crucial pour l’exécutif. Si cette commission mixte paritaire (CMP) transpartisane devait aboutir à un accord – et être « conclusive » –, un premier obstacle serait franchi, ouvrant tous les espoirs pour le vote final, le lendemain, au Sénat et à l’Assemblée nationale. Mais quelles concessions la Macronie aura-t-elle faites aux Républicains (LR), en position de force au sein de la CMP, pour arracher cet accord ?
Emmanuel Macron pourra-t-il encore se revendiquer du « dépassement politique » si la copie finale est, comme le redoutent certains, une version bien plus droitière que le projet initial du gouvernement ? L’exécutif renoncera-t-il à ses valeurs en flirtant avec le concept de préférence nationale, chéri par une partie de la droite et par toute l’extrême droite ? La réussite pourrait avoir un goût amer. « En cas d’accord, il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas trop de rancœur », prévient Clément Beaune, ministre des transports, qui se revendique de l’aile gauche du gouvernement.

Photo : Emmanuel Macron à l’issue d’un sommet de l’Union européenne, à Bruxelles, le 15 décembre 2023. MIGUEL MEDINA / AFP

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