Comme spectateur de son propre destin, Emmanuel Macron, malmené par un Parlement hostile, a suivi à distance les dernières tractations menées par sa première ministre, Elisabeth Borne, pour sortir son quinquennat de l’impasse, dimanche 17 décembre. Irrité par le défi que lui a lancé, une semaine plus tôt, l’opposition, qui s’est unie contre lui pour voter une motion de rejet du projet de loi « immigration », l’un des textes les plus importants de son second mandat, le chef de l’Etat était décrit par l’un de ses confidents comme « déterminé » à ne pas « se laisser absorber par la fatalité ou l’immobilisme ».
Lundi, quatorze députés et sénateurs de tous bords politiques doivent décider, à huis clos, du sort de ce texte sur l’immigration, crucial pour l’exécutif. Si cette commission mixte paritaire (CMP) transpartisane devait aboutir à un accord – et être « conclusive » –, un premier obstacle serait franchi, ouvrant tous les espoirs pour le vote final, le lendemain, au Sénat et à l’Assemblée nationale. Mais quelles concessions la Macronie aura-t-elle faites aux Républicains (LR), en position de force au sein de la CMP, pour arracher cet accord ?
Emmanuel Macron pourra-t-il encore se revendiquer du « dépassement politique » si la copie finale est, comme le redoutent certains, une version bien plus droitière que le projet initial du gouvernement ? L’exécutif renoncera-t-il à ses valeurs en flirtant avec le concept de préférence nationale, chéri par une partie de la droite et par toute l’extrême droite ? La réussite pourrait avoir un goût amer. « En cas d’accord, il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas trop de rancœur », prévient Clément Beaune, ministre des transports, qui se revendique de l’aile gauche du gouvernement.
Photo : Emmanuel Macron à l’issue d’un sommet de l’Union européenne, à Bruxelles, le 15 décembre 2023. MIGUEL MEDINA / AFP
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
lundi 18 décembre 2023
Entre la menace d'une droitisation et le risque de paralysie
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