La COP 28 s'attaque au chantier santé

 

Quoique très en retard, l’événement est inédit. Pour la première fois dans l’histoire des COP, une journée est dédiée à la santé humaine. Aucune annonce fracassante ne devrait s’en dégager. Ce dimanche 3 décembre à Dubaï, où se tient jusqu’au 12 décembre le 28e sommet climat de l’ONU, les discussions ont pour objectif «d’évaluer» les conséquences sanitaires du réchauffement et de «promouvoir des systèmes de santé résilients qui ne laissent personne de côté». Afin d’aboutir, vraisemblablement, à une simple «déclaration ministérielle sur la santé et le climat».
Depuis un mois pourtant, des millions de professionnels du soin à travers le monde n’ont de cesse d’alerter, au moyen de lettres ouvertes, de prises de parole et autres communiqués. Car le dérèglement climatique pourrait entraîner 250 000 décès supplémentaires par an entre 2030 et 2050, selon l’Organisation mondiale de la Santé. «Les dirigeants du monde ne négocient pas seulement sur les émissions, ils négocient aussi sur notre santé», insiste l’organisme international auprès de Libération. Inventaire non exhaustif de la manière dont le changement climatique affecte(ra) les vies humaines.
Si le monde suivait une trajectoire de réchauffement à 2 °C, les décès liés à la chaleur devraient augmenter de… 370 % vers 2050. Bénins pour les personnes en bonne santé, les effets de la canicule, des coups de chaud et de la déshydratation s’avèrent dangereux et même mortels pour les plus fragiles, les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques, les enfants et les femmes enceintes. «Les canicules sont les événements climatiques extrêmes associés au fardeau humain le plus élevé en France», révèle Santé publique France (SPF). «Depuis les années 70, on a observé 42 000 décès en excès liés aux canicules en France», souligne Guillaume Boulanger, expert à SPF. A l’échelle mondiale, le nombre des plus de 65 ans morts à cause de la chaleur a bondi de 85 % depuis les années 2000. L’Europe, où la population vieillit, est particulièrement à risque.

👉 L’intégralité de l'article d'Eléonore Disdero et Anaïs Moran est à lire dans l'appli Libé

📷 Dar Yasin / @apnews