Il fut un temps, récent, où chaque visite de Volodymyr Zelensky à l’étranger constituait un événement. On l’accueillait en héros, on saluait son courage. Aujourd’hui, ces mots relèvent d’un exercice convenu, menaçant de ne plus se traduire en actes de soutien. Pour son troisième déplacement à Washington depuis le début de la guerre lancée par la Russie il y a plus de dix-neuf mois, le président ukrainien s’est confronté, mardi 12 décembre, à la force des vents contraires soufflant chez ses alliés.
Au terme d’une visite officielle en Argentine, M. Zelensky a effectué un arrêt politique d’urgence dans la capitale américaine. Il a tenté de plaider la cause ukrainienne lors d’une réunion à huis clos au Capitole. C’est ici, au siège du Congrès, qu’est bloquée une nouvelle tranche d’aide – 61 milliards de dollars (56,5 milliards d’euros) –, alors que les munitions et les équipements à disposition de l’armée, sur le front, sont en voie d’épuisement. Accueillant M. Zelensky dans le bureau Ovale, Joe Biden a appelé les élus républicains à ne pas faire à Vladimir Poutine « le meilleur cadeau de Noël qu’ils pourraient lui offrir ». Et cela à trois mois de sa réélection inévitable lors du scrutin présidentiel en Russie.
« Si vous êtes célébrés par la propagande russe, il serait sans doute temps de reconsidérer ce que vous faites, a observé Joe Biden en conférence de presse. L’histoire jugera sévèrement ceux qui ont tourné le dos à la cause de la liberté. » M. Zelensky, sobre et studieux, a évité la politique intérieure américaine, parlant de discussions « très productives » au Capitole. Mais le temps presse et la session est en passe de s’y achever. « Il est pratiquement impossible » d’envisager un passage du texte avant la fin de l’année, a averti Mitch McConnell, le chef de file des républicains au Sénat, acquis à la défense de l’Ukraine.
Photo : Mitch McConnell, Volodymyr Zelensky, et Charles Schumer, au Capitole, à Washington, le 12 décembre 2023.
DREW ANGERER / AFP
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